« Dark Waters » de Todd Haynes avec Mark Ruffalo , Anne Hathaway , Tim Robbins ….

31/03/2020 16:32

« Dark Waters » de Todd Haynes avec Mark Ruffalo , Anne Hathaway, Tim Robbins , Bill Pullman … Sortie Cinéma le 26 Février 2020 

Todd Haynes (à droite sur la photo) délaisse un temps ses portraits de femmes (« Carol » 2016 / « Loin du Paradis » 2002) ou ses explorations artistiques (« Le Musée des merveilles » 2017) ou épurées (« Safe » 1995) .  Ici il se met au service de cette histoire d’avocat d’affaires de l’industrie chimique parti en « guerre », malgré lui (dicté par sa conscience), contre un géant économique (la société Dupont) pour défendre des fermiers victimes d’agissements anti environnementaux meurtriers .  C’est une histoire vraie de scandale bigger than life , du pot de terre contre le pot de fer , du capitalisme forcené face à la santé publique et le respect de l’Humain et de l’environnement !

L’instigateur du projet est bel et bien Mark Ruffalo , en rupture du Dr Banner / Hulk . Il est à la fois acteur principal et producteur via  Particpant Media.  Il a vu en ce projet le moyen de ressusciter un certain Cinéma de genre , celui du combat justifié de l’avocat ou de l’humain face aux grands groupes américains s’asseyant volontiers sur les règles au nom du Dieu  « Profit » ! Ici il incarne Robert Bilott , un avocat spécialisé dans la défense de l’industrie chimique . Un des clients du cabinet où il vient tout juste d’être nommé associé , la société Dupont, grande multinationale leader du marché va se trouver au coeur d’un potentiel scandale de pollution intentionnelle dans la campagne de l’Amérique profonde  où il a vécu son enfance à Cincinatti  . L’avocat , tenaillé entre sa conscience et la volonté de ne pas détruire sa carrière , va néanmoins mener l’enquête et découvrir des preuves accablantes , non sans peines et sans dégâts dans sa vie personnelle et professionnelle . Sa ténacité lui coûtera presque la vie .

Mark Ruffalo a du s’inspirer du vrai avocat au niveau du phrasé , de la démarche et de l’attitude . Ici il compose un homme droit , mu par un devoir d’honneteté , d’allure pataude , à la limite de l’autiste par moments tellement il va se consacrer corps et âme à sa « mission » ou du moins à son travail !

Anne Hathaway stars as « Sarah Barlage » in director Todd Haynes’ DARK WATERS, a Focus Features release. Credit : Mary Cybulski / Focus Features

Anne Hathaway joue les potiches les deux premiers tiers du film et c’est dommage car elle a une scène vraiment réussie face au patron et ami de son mari où elle est bouleversante, intense et montre l’étendue de son talent ! « Dark waters » c’est aussi l’occasion de revoir avec plaisir ,dans un rôle périphérique Tim Robbins , disparu des radars  depuis un petit moment , en mentor compréhensif de l’avocat .

L’idée de donner les commandes à Todd Haynes est assez audacieuse , car l’histoire fait penser à l’univers d’un Soderbergh , on pense forcément à « Erin Brockovitch » ou même d’un Gus Van Sant , lui aussi s’essayant au film de commande avec « Promised Land » . L’ambiance est à la fois grise  pour les scènes extérieures et chaleureuses et criardes parfois pour les intérieurs . Le film renvoie aussi au Cinéma de seventies pour le côté « enquête-investigation » contre l’establishment . Le parti pris a été la reconstitution des evènements tels qu’il se sont passés, l’authenticité avant tout , forcément avec un tel sujet, il fallait être documenté & précis . Mais par quelques rares moments la musique de Marcelo Zarvos instille une sensation de tension et de thriller qui aurait permis d’adhérer vraiment sur la durée à cette enquête  sous forme de sacerdoce personnel pour l’avocat qui apparaît très linéaire , lente et parfois laborieuse . 

Todd Haynes n’a pas vraiment réussi à « apporter sa patte » , à transcender son sujet et à le porter au niveau de ses références seventies . Son rythme lent , à l’image du protagoniste principal dans sa quête de vérité , pourra , selon les personnalités , séduire ou rebuter sur la durée ! Les bonnes intentions ne font pas forcément des films incontournables . « Dark Waters » oscille entre l’enquête « habitée » âpre à l’échelle d’un homme face à un système et un côté « Wikipédia » , très documenté mais sans vraie « valeur ajoutée artistique » et avec quelques « redondances  récurrentes ».

Au final « Dark Waters » est un film engagé classique dénonçant les dérapages du système mené par un Mark Ruffalo convaincant sur la durée , une Anne Hathaway pas assez mise en avant et une réalisation sage et un peu trop « appliquée » .

A human and committed story drawn from a true story

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
Todd Haynes (at right on the first photo) for a while abandons his portraits of women ("Carol" 2016 / "Far from Paradise" 2002) or his artistic explorations ("The Museum of Wonders" 2017) or refined ("Safe" 1995) . Here he puts himself at the service of this story of a business lawyer from the chemical industry who has gone into "war", despite himself (dictated by his conscience), against an economic giant (the Dupont company) to defend farmers victims of deadly anti-environmental actions. It is a true story of scandal bigger than life, of the earthen pot against the iron pot, of frenzied capitalism in the face of public health and the respect of the Human and the environment! The initiator of the project is indeed Mark Ruffalo, out of Dr. Banner / Hulk. He is both main actor and producer via Particpant Media. He saw in this project the means of resuscitating a certain genre Cinema, that of the justified combat of the lawyer or the human face of the large American groups willingly sitting on the rules in the name of the God "Profit"! Here he plays Robert Bilott, a lawyer specializing in the defense of the chemical industry. One of the firm's clients, where he has just been appointed partner, Dupont, a large multinational market leader, will find himself at the heart of a potential intentional pollution scandal in Cincinatti in the country where he spent his childhood. The lawyer, torn between his conscience and the desire not to destroy his career, will nevertheless conduct the investigation and discover overwhelming evidence, not without pain and without damage to his personal and professional life. His tenacity will almost cost him his life. Mark Ruffalo must have been inspired by the real lawyer in terms of phrasing, approach and attitude. Here he composes a straight man, moved by a duty of honesty, of clumsy appearance, bordering on autism at times so he will devote himself body and soul to his "mission" or at least to his work! Anne Hathaway plays the potiches the first two thirds of the film and it's a shame because she has a really successful scene facing the boss and friend of her husband where she is overwhelming, intense and shows the extent of her talent! "Dark waters" is also an opportunity to review with pleasure, in a peripheral role Tim Robbins, missing from radar for a while, as an understanding mentor to the lawyer. The idea of ​​giving the orders to Todd Haynes is quite daring, because the history makes think of the universe of a Soderbergh, one inevitably thinks of "Erin Brockovitch" or even of a Gus Van Sant, also trying to order film with "Promised Land". The atmosphere is both gray for the outdoor scenes and warm and garish sometimes for the interiors. The film also refers to the Cinema of the seventies for the "investigation-investigation" side against the establishment. The bias was the reconstruction of events as they happened, authenticity above all, necessarily with such a subject, it had to be documented & precise. But for a few rare moments the music of Marcelo Zarvos instills a feeling of tension and thriller which would have made it possible to adhere to this investigation over the long term in the form of a personal priesthood for the lawyer who appears very linear, slow and sometimes laborious. In the end "Dark Waters" is a classic committed film denouncing the slippage of the system led by a convincing Mark Ruffalo, an Anne Hathaway who was not put forward enough and a wise and applied realization.
A classic investigative film about an ecological and human scandal
Category: Brèves

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