« La fille au bracelet » de Stéphane Demoustier avec Melissa Guers , Roschdy Zem, Anaïs Demoustier , Chiara Mastroianni

15/03/2020 20:38

« La fille au bracelet » de Stéphane Demoustier avec Melissa Guers , Roschdy Zem, Anaïs Demoustier , Chiara Mastroianni … Sortie Cinéma le 12 Février 2020

Flora , la meilleure amie de Lise Bataille , est retrouvée poignardée de 7 coups de couteaux . Lise est la principale suspecte ayant passé la nuit avec la jeune victime . Elle a déjà fait 6 mois de préventive , elle avait 16 ans bientôt 17 à l’époque des faits . Elle a 18 ans , est assignée à résidence , porte donc un bracelet électronique et son procès va se dérouler sous nos yeux . La famille est forcément impactée , le père , la mère , le petit frère . La personnalité de l’accusée va s’avérer assez déstabilisante pour les parents . Leur fille « collectionneuse d’aventures » est elle vraiment impliquée dans le meurtre de sa meilleure amie ? 

Cette question sous entend une idée de suspense voir de thriller en insistant sur son origine , to thril çàd « frissonner » ! En fait il n’en est rien , le partis pris de Stéphane Demoustier est de son propre aveu de mettre le spectateur dans la peau d’un juré et donc de ressentir une « intime conviction » . Mais pour cela le réalisateur a choisit le mode docu-fiction , proche de la réalité des prétoires et avec une dimension minimaliste . Les maîtres mots sont la recherche de la véracité , la rigueur du Droit , les arguments sans effets de manches avec les numéros de pièces du dossier cités. Le cinéaste , au tout début, filme la mère (Chiara Mastroianni) de très loin comme pour montrer le manque de proximité avec sa fille et sa distanciation.

Le film a un côté ascète et rêche en étant très formaliste dans les réquisitoires et dépouillé au niveau du quotidien de la jeune fille et ses rapports avec ses parents ! Du coup l’adhésion au film et à son propos est fluctuante , on est pas happé ni tenu en haleine , ça peut paraître long parfois . Ce côté film de procès au plus près de la réalité fait penser à Depardon , Tavernier voir à certains films de procès français des années 50. Bien sûr le doute plane avec par exemple le plan insistant de Lise dans le rétroviseur intérieur de la voiture, sur son visage quasi mutique et jusqu’au geste final qu’elle fait après la sentence source d’interprétation . On suggère au spectateur de prendre parti .

Anaïs Demoustier est particulièrement « performante »& étonnante en avocate générale « revêche » et au taquet dans ses réquisitoires sans états d’âmes et sans pitié . Melissa Guers arrive à instiller un sentiment indécis quand à sa culpabilité alternant les comportements immatures & irresponsables et une tirade finale emprunte d’émotion sincère ou feinte . Roschdy Zem est très sobre en père attentif , aimant & perturbé.

La captation du quotidien devient vite monotone même si on a bien compris que l’intention du film était ailleurs et ne voulait pas instiller ce suspense , comme l’avait fait par exemple « Jusqu’à la garde » sur un autre sujet « judiciaire » et social .

Le réalisateur a déclaré : « J’ai construit le scénario autour du mystère que représente à mes yeux cette jeune femme. C’est bien sûr ce qui m’intéressait. A travers ce portrait en creux, je voulais parler de la famille ».

« On a toujours l’impression de connaître ses enfants mais l’évidence apparaît inéluctablement: ce sont des êtres autonomes qui nous échappent de plus en plus ».

Cette volonté exacerbée de coller au plus juste à la réalité en faisant quasiment un Cinéma « clinique » au niveau judiciaire & presque banal sur le plan familial donne au film un côté « étriqué » à mes yeux comme l’incrustation des acteurs en tout petit dans le générique de fin . Votre adhésion dépendra de vos attentes et de votre sensibilité .

 

A judicial story focused on a suspected teenager !

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
Flora, Lise Bataille's best friend, is found stabbed with 7 stab wounds. Lise is the main suspect having spent the night with the young victim. She has already done 6 months of preventive, she was 16 years old soon 17 at the time of the facts. She is 18 years old, is under house arrest, therefore wears an electronic bracelet and her trial will take place before our eyes. The family is necessarily impacted, the father, the mother, the little brother. The personality of the accused will prove to be quite unsettling for the parents. Is their daughter "adventure collector" really involved in the murder of her best friend? This question implies an idea of ​​suspense or even a thriller by insisting on its origin, to thrill that is to "shiver"! In fact it is not, the bias of Stéphane Demoustier is by his own admission to put the spectator in the skin of a juror and therefore to feel an "intimate conviction". But for this the director has chosen the docu-fiction mode, close to the reality of the courtrooms and with a minimalist dimension. The key words are the search for veracity, the rigor of the Law, arguments without side effects with the file numbers of the file cited. The filmmaker, at the very beginning, films the mother (Chiara Mastroianni) from afar as if to show the lack of proximity with her daughter and her distancing. The film has an ascetic and rough side, being very formal in the indictments and stripped down in the daily life of the young girl and her relationship with her parents! Suddenly, adherence to the film and its subject fluctuates, we are not caught up or held in suspense, it can seem long sometimes. This film side of the trial, as close as possible to reality, makes one think of Depardon, Tavernier see certain French trial films of the 1950s. Of course, doubt hovers with, for example, the insistent shot of Lise in the interior rearview mirror of the car, on her face almost silent and until the final gesture she makes after the sentence, source of interpretation. The viewer is suggested to take sides. Anaïs Demoustier is particularly "efficient" & astonishing as a "surly" general advocate and at the cleat in her indictments without states of heart and without mercy. Melissa Guers manages to instill an indecisive feeling when her guilt alternates between immature & irresponsible behavior and a final tirade borrowing from sincere or feigned emotion. Roschdy Zem is very sober as an attentive, loving & disturbed father. The recording of everyday life quickly becomes monotonous even if we understood that the intention of the film was elsewhere and did not want to instill this suspense, as had done for example "Jusqu'à la garde" (a very good movie about domestic violence) on another "judicial" subject. and social.
An ambitious French film but rough and too minimalist in its form !
Category: Brèves

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