Jackie de Pablo Larrain avec Natalie Portman

20/12/2016 11:51

Jackie de Pablo Larrain avec Natalie Portman , Billy Cudrup, Peter Saasgard , Greta Gerwig… Vu en avant première au Théâtre croisette Marriot/Clôture des rencontres cinématographiques de Cannes le Vendredi 16/12/2016 Sortie Cinéma le 1er Février 2017

Soyons clair tout de suite , ce qui prime dans « Jackie » c’est le style froid  , le parti pris rêche , au delà d’un esthétisme maîtrisé renvoyant au mythe de Jackie Kennedy ! Ceux qui s’attendraient à un traitement glamour ou à une oeuvre grand public dans l’esprit « Points de vue/images du monde » en seront pour leur fraisjackie-teaser-967392

« Jackie » est le portrait sans concession d’une femme sous le choc au lendemain de l’attentat de Dallas en 1963 / L’utilisation de flash back permettra de compléter les facettes de sa personnalité et les devoirs de sa fonction. Cette construction « déstructurée » peut perturber lors du premier quart d’heure du film.  Jacky est terrifiée, désappointée , courageuse, jouant sur son image et bien décidée à rentrer dans l’histoire comme « Miss Kennedy » face à son destin . Si le traitement abrupt  du début peut désarçonner ou irriter , une fois le postulat formel « assimilé », le film devient vraiment intéressant . larrain-portman-on-set-jackiePablo Larrain « magnifie » la performance de Natalie Portman par la multiplication des gros plans au plus proche de ses émotions, ses doutes, ses postures d’apparat (la visite télévisée de la Maison Blanche avec l’intonation et le phrasé de la vraie Jackie Kennedy, restitués à la perfection )…natalie_portman_jackie_gros-plan Elle est presque de tous les plans ! 

Larrain a-t-il été influencé par un de ses producteurs à savoir Darren Aronofsky (« Raquiem for a dream ») , réalisateur du tourmenté « Black Swan » qui valut l’Oscar à l’actrice ? En tout cas, si John Kennedy en subira une classique, on a l’impression d’assister à l’autopsie de l’âme de la premier dame ! Une plongée dans sa psyché s’effectue sous nos yeux ! Elle parle de ses fêlures anciennes , comme la perte de 2 enfants (fausse couche et un autre quasi mort-né) et le choc émotionnel de l’assassinat et ses conséquences post traumatiques ! Un close-up magnifique s’attarde même sur les yeux embués et la bouche de Jackie, coupant visuellement son visage tâché de sang, pour mieux percer à jour sa souffrance ! La musique peut elle, être aussi interprétée comme un moyen de caractériser l’état émotionnel dans laquelle se trouve Jackie ou quasiment comme un personnage à part entière !jackie-natalie-portman-pablo-larrain-william_gray Cette « coulée vertigineuse et malais-ante » de violons au début sanctionne le bord du gouffre, celui de la folie ou l’effondrement où se trouve la veuve, Le piano apaisant sanctionnera sa capacité de résilience et son aptitude à faire face marquée par une volonté farouche d’affirmer et conforter ses choix (emplacement de l’inhumation, procession mortuaire à pied…)

Le film montre aussi le caractère bien trempé de l’icone des sixties , dans sa conversation « sélective » avec le journaliste ou dans cette volonté farouche d’asseoir son statut face à Johnson ! jackie-de-pablo-larrain-affiche

La mythologie de Jackie et des  Kennedy est bien présente par la retranscription des lieux et les personnages !

Le chilien Larrain, par une réalisation à la fois élégante et rêche, dresse un portrait d’une femme de son époque , les sixties où la communication politique connait ses balbutiements , Jackie est une précurseu(se)r ! C’est un mythe mais avant tout une femme , à la fois horrifiée , spontanée et consciente du jeu de l’image publique à donner ! Tour à tour en tenue d’apparat en « reine des USA » et en madone ravagée par le chagrin drapée d’un châle noir Natalie Portman incarne avec grâce son personnage de femme forte et déterminée assaillie par le doute et l’effroi  !

« Jackie » peut être apparaître , souvent glacé, pas comme le papier, mais comme  une volonté assumée de faire ressentir le sentiment de désarroi dans lequel est plongé l’héroïne juste après l’assassinat de son mari, président des Etats Unis !

Un rôle « iconique » en or pour une Natalie Portman bluffante de justesse et « d’habitation » qui devrait recevoir au minima une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice !

Not a traditional biopic !

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
A masterful interpretation of Natalie Portman magnified by a careful realization multiplying close-ups; A film a bit rough where the camera (a lot of close-ups) acts like a scalpel, revealing the feelings of an icon of sixties facing the assassination of her husband, the president of the United States! Not necessarily general public but a clever film with an actress at the top ! A must see like an experience !
Rather good movie but with a cold treatment without concessions
Category: Avis Cinefeel

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