Serpico de Sydney Lumet

Serpico (1973) de Sydney Lumet avec Al pacino…

Scène d’ouverture ; le bruit strident d’une sirène de  voiture de police sur fond noir , le visage de Pacino apparaît maculé de sang, les yeux fuyants , dans la nuit et sous la pluie le flic au volant dit à la radio  « policier blessé » !

Sydney Lumet nous conte l’histoire vraie de Franck Serpico , flic frais moulu de l’école de police , idéaliste , parti en croisade contre la corruption policière et leurs pratiques mafieuses.

Serpico family

Il va se heurter au système en vigueur gangréné par les petites magouilles, les violences policières, les lourdeurs et les fourberies de l’administration.

Dans le New York des années 70 (Bronx/ Manhattan/Brooklyn) ce flic franc-tireur motivé, bossant en civil, usant de « déguisement » et au look hippie va peu à peu entamer une croisade contre ce système pourri.

Son évolution physique (bacchantes/ barbe fleurie) et vestimentaire (bonnet/ chapeau de paille/ Ray Ban « Tous mes amis m’appellent Paco ») va aller de pair avec son état d’esprit frondeur et son évolution chaotique au sein de la police.

La musique mélancolique va accentuer cette idée d’abandon d’illusions face à la réalité des travers de ses collègues et de leurs rites illégaux (bakchichs/ enveloppes/ rackets).

Serpico est un idéaliste « J’ai toujours voulu être flic, ça a été ma seule ambition ! Je ressens comme un délit d’être probe »

La corruption même si elle vient de la base  ( « Est-ce qu’on peut se fier à un flic intègre ? »  dira un de ses collègues « Tu t’exposes en n’acceptant pas l’argent ! » ) est bel et bien pyramidale. Dans ce combat quotidien de ce flic aux allures christiques, la colère et l’impuissance vont peu à peu co-habiter avec la déception et la perte de ses illusions. Malgré sa perte de confiance dans le système, il va néanmoins collaborer avec quelques flics et décideurs honnêtes, sacrifiant sa vie privée et allant jusqu’au bout de ses idéaux au péril de sa vie.

Al Pacino Serpico

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Al Pacino compose de manière sobre, habitée et efficace un italo américain « ordinaire »  courageux, partagé entre ses idéaux déçus et sa confrontation à « la dure réalité policière », teigneux, fiévreux à la dégaine de  révolté hippie faussement cool ! Portrait d’un rebelle avec une cause et reflet d’une époque corrompue, Pacino/Serpico est un « éclaireur esseulé » dans sa guerre contre le système compromis.

« Chaque jour, vous serez à l’épreuve physiquement et moralement. Cela réclame intégrité, courage, honnêteté, tolérance, courage, persévérance et patience » clame le policier intégrant les nouvelles recrues, au début du film !

 Le rôle de « Serpico » (1973) suit celui de Michael Corleone du « Parrain » (1972) et offre à Pacino l’une de ses plus belles compositions en anti héros acharné et victorieux (Première nomination à l’oscar pour l’acteur dans un leading rôle). La même année il est aussi à l’affiche de « L’épouvantail » de Jerry Schatzberg, réalisateur qui le fit découvrir avec « Panique à Needle Park » (1971).

Martin Bregman , en tant que producteur, inaugure sa collaboration fructueuse avec Pacino puisqu’il produira aussi « Un après-midi de chien » (1975) , « Scarface » (1983), « Sea of Love » (1989) et « L’impasse » (1993)

Dino de Laurentis produit aussi le film et donnera « une suite télévisée » à « Serpico » en 1976 en reprenant le look du flic (barbe/ chien berger énorme) accentuant le côté « infiltration et déguisement » plutôt que celui de dénonciateur d’un sytème.

Serpico Lumet

Last but not Least , Sydney Lumet à la filmo déjà bien remplie (“Douze Hommes en colère” “Le gang Anderson” ) va imprimer sa patte sur ce polar intimiste , humaniste et politique . Tiré d’un fait réel, il va insuffler un rythme très « seventies » au film, alternant les scènes intimistes et les scènes d’action pertinentes.

Lumet on-serpico-set

Si certaines de ses œuvres souffrent d’une certaine non chalance, d’une noirceur et d’une indolence assumée, ce n’est pas le cas avec « Serpico » ! Même si le film garde son style, il est structuré et dominé par Pacino, alors âgé de 33 ans.

Il retrouvera Al Pacino pour un autre classique encore plus sombre et sociologique, tiré d’un fait divers « Un après-midi de chien »(1975) ! De plus Lumet continuera son exploration de la police corrompue avec « Le Prince de New York » (1981) et « Contre Enquête » (1990).

PS : Est-ce que De Palma s’est inspiré du début de Serpico , sur le fonds (narration) , dans la scène d’ouverture de « L’impasse » ?

Farid Murray Abraham (oscarisé pour son rôle de Salieri dans « Amadeus ») apparaît dans un petit rôle et retrouvera aussi Pacino dans « Scarface » !

Notes

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
A classic of seventies with a huge actor directed by a big director : a famous duet Al Pacino and Sydney Lumet ! Just See it ! A big travel in the "copland " with a tenacious idealist struggle for his life and who denounces corruption like a rule !

Serpico de Sydney Lumet

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