« Les hommes du feu » de Pierre Jolivet avec Roshdy Zem,Emilie Dequenne , Mickaël Abiteboul, Guillaume Labbé … Sortie Cinéma le 07 Juillet 2017
Bénédicte (Emilie Dequenne) , adjudant(e) chef pompier est mutée dans le Sud dans une brigade dirigée par Philippe (Roshdy Zem). L’arrivée d’une femme volontaire et ambitieuse va troubler la quiétude de l’équipe , d’autant que lors de sa première intervention difficile (un accident de la route sous une pluie diluvienne), un incident se produit . L’autre adjudant chef en place (Mickaël Abiteboul) ne va pas lui rendre la vie facile .
Le cinéma de Pierre Jolivet (« Force Majeure »/ « Ma petite entreprise » / « Fred » « A Armes égales »…) est souvent dépouillé , sobre et intimiste . Peu de chances de faire un remake ou une version française de « Backdraft » (1991) de Ron Howard , film hoolywoodien à grand spectacle sur les pompiers. Ici c’est le quotidien multi-tâches de ces « soldats du feu » qui va nous être montré à travers la vie de cette petite caserne (les interventions en cité sensible, l’accouchement d’une femme, les grands incendies dévastateurs…) .« Les Hommes du feu » est filmé à hauteur d’hommes , de manière très fluide, les personnages sont développés de manière juste et dévoilés par petites touches éparses et subtiles.
Le métier de pompier est donc aussi une épreuve certains jours face à la dureté des épreuves rencontrées: les naissances, les morts, les luttes harassantes contre les incendies, les tensions entre collègues , les conséquences sur les vies privées… Ces serviteurs du bien commun, à la disponibilité élastique, sont des hommes et des femmes ordinaires , ayant un sens de la psychologie directe et échaudé par le terrain , entraîné(e)s bien sûr, confronté(e)s à des situations anxiogènes , la plupart du temps et quelques fois extra-ordinaires
C’est une chronique réaliste et humaine, sans esbroufes futiles, enlevée sans temps morts matinée juste ce qu’il faut de « romance » sous-jacente et potentielle. C’est un mélange réussi entre une histoire centrée sur des personnages attachants et un aspect docu-vérité se fondant dans l’histoire fictionnelle sans avoir l’impression de suivre un reportage.
Les acteurs sont au diapason de l’entreprise. Emilie Dequenne (« Pas son genre ») au jeu juste et naturel, comme souvent, apporte une simplicité touchante et sincère à ce portrait de femme de caractère , confrontée au doute mais animée par « le feu sacré » ! Roshdy Zem compose, impeccablement, avec aussi cet aspect très « quotidien », un commandant sobre, à l’écoute, compréhensif et sensibilisé à la problématique de la pyromanie !
« Les Hommes du feu » est sûrement l’un des films les plus aboutis de Pierre Jolivet , n’abandonnant pas son exigence de véracité et son style minimaliste mais arrivant à mener son propos sans temps morts , toujours sur le vif et en provoquant une adhésion empathique du spectateur !