« Le Sens de la Fête » d’Olivier Nakache et Eric Toledano avec Jean Pierre Bacri , Gilles Lellouche, Vincent Macaigne , Alban Ivanaov , Jean-Paul rouve, Kevin Azaïs… Vu en AVP nationale à Nice (Pathé Lingostière) le 20 Mai 2017 1ère date de la tournée de présentation du film Sortie Cinéma le 4 octobre 2017
Quand Olivier Nakache et Eric Tolédano ,grands triomphateurs du box office avec « Intouchables » en 2011 (19 millions d’entrées France), sortent un nouveau film, c’est forcément un événement à multiples dimensions. Après le succès de « Samba » en 2014 (3 millions d’entrées FR) qu’allaient donc nous concocter ce duo « sucessfull » sur le plan de l’originalité créative et du potentiel commercial du film ?
Ici on va suivre, Max, le directeur-coordinateur d’une société d’organisation d’événements festifs le jour du mariage d’un de ses gros clients . La fête ne va pas forcément se passer comme prévu et planifié à l’origine ! Les aléas vont être légion .
Ce qui caractérise le Cinéma des duettistes c’est aussi le bon angle pour croquer les travers de notre société . C’était le cas avec aussi des films moins connus comme « Tellement proches » et « Je préfère qu’on reste amis ».Par petites touches le rire va s’installer en mettant en avant les petits déboires du quotidien. Les problèmes au quotidien face aux nouvelles technologies vont créer des situations décalées : les correcteurs automatiques sur les smarts phones, la géolocalisation via les sites de rencontres …
« Le Sens de la Fête » est un film choral . C’est une comédie sous influence anglaise avec une forte identité française ! En effet des références multiples peuvent être citées : Lelouch (« retoqué » drôle quand même) pour le côté destins croisés, Klapisch pour l’atmosphère, Rappeneau pour une certaine élégance et ...Nakache -Toledano pour l’aspect formel (image léchée-musique rythmée et sens de la comédie) !
La mise en place et le prologue sont un peu laborieux mais vont doucement mais sûrement trouver leur rythme de croisière .Certains effets vont être appuyés. Ce prologue permet de retrouver Jean Pierre Bacri , avec quelques années de plus , dans un registre familier, un entrepreneur « événementiel » (organisateur de soirées) un peu fatigué bougon-soupe au lait avec un bon fonds. les auteurs ont le sens du rythme et de l’effet comique .Le film va aller crescendo multipliant les situations, les qui-quiproquos sans tomber dans la facilité. Une galerie de personnages gravitent autour de Max avec leurs défauts et leurs travers.Gilles Lellouche joue un DJ « remplaçant » imbu de lui même tendance beauf , un registre déjà vu chez l’acteur et pas très neuf. Le personnage de l’assistante black kaïra de Max est un peu trop frontal à mes yeux. Parmi les plus percutants .Vincent Macaigne compose un dépressif lunaire et lettré vraiment drôle, l’assistant stagiaire du photographe, Jean-Paul Rouve, renvoie au Christophe Bourseiller des films d’Yves Robert, le serveur « dernière minute » va s’adapter avec sa maladresse naturelle (Alban Ivanaov) . Benjamin Lavernhe (« Le goût des merveilles » ) joue aussi avec justesse (on a croisé des gens comme ça) un marié arrogant et tête à claques. Ce sont plus les acteurs moins chevronnés dans la comédie qui font le plus mouche .
Car oui les « Oury brothers » * que sont Nakache et Toledano ont réalisé avec « Le sens de la fête » une comédie populaire réussie où les gags et les répliques atteignent leur cible ! C’est d’autant plus flagrant que, lors de l’AVP, 2 salles furent « réquisitionnées » pour projeter le film. Lorsque la première séance fut terminée , l’exploitant nous invita à nous rendre dans la plus grande salle où les réalisateurs allaient rencontrer le public . La projection dans la salle plus petite avait commencé 3 minutes plus tôt et donc nous sommes arrivés à 3 minutes de la fin de la 2ème projo .Ce qui était frappant et flagrant c’est la mécanique du rire, une sorte d’horlogerie, en présence lorsque 450 personnes rient de bon cœur au même endroit, c’est diablement efficace, impressionnant et galvanisant pour les auteurs du film. A noter pour le clin d’œil que les auteurs utilisent encore une fois comme dans « Intouchables » un morceau de Earth Wind and Fire , signe indien subliminal ?!
« Le Sens de la Fête » sera un succès ,car,au final,malgré quelques bémols, Nakache et Tolédano nous livre une comédie rythmée et réussie !
*« Au jour d’aujourd’hui » Le Cinéma des 2 réalisateurs peut s’apparenter par bien des aspects à l’héritage de Gérard Oury !^^
PS Merci au chargé de production/promotion du film a autorisé l’oeilcinefeel06.com à écrire sur le film ! En attendant la bande annonce de « Le Sens de la Fête », une interview « in english » d’Eric Toledano & Olivier Nakache sur sa façon de travailler sur « Intouchables »/ Festival de Sarajevo est insérée à cet article !