« Big Little Lies » Saison 1/ 7 épisodes diffusée par HBO de Jean Marc Vallée avec Nicole Kidman, Reese Witherspoon , Shailene Woodley, Alexandre Skarsgard , Laura Dern, Zoe Kravitz …
Big Little Lies ; Une série « féminine » qualité Cinéma !
Monterey , côte ouest des Etats Unis, la Californie, petite ville bien tranquille aux belles maisons , en face de l’océan, va connaître un remous inattendu . Un homicide est survenu . Quelle est l’identité de la personne abattue ? Tel sera le fil rouge « périphérique » et pourtant principal de la série pendant 7 épisodes. Des images saccadées, des mouvements de caméra rapides captant des images floues, les lumières de la police, un attroupement, des interrogatoires des mères de famille vont se succéder au fil du récit. Suspense: Qui est la victime ?
Et pour avoir l’embarras du choix sur les suspects et surtout le ou la personne décédée , Jean Marc Vallée , à la réalisation, David E Kelley au script , adapté du roman de Liane Moriarty , vont nous faire découvrir une galerie de personnages. Autour d’un trio de femmes , amies et différentes, l’intrigue va développer des thèmes fédérateurs aux Etats Unis et universels :la Famille, le couple et les difficultés rencontrées sur la durée , le sexe, l’adultère, la gestion des ados, les familles recomposées, les femmes battues, la suspicion, la cruauté des enfants …Et cet ensemble engendrera des « Big Littles lies » , des grands petits mensonges . Madeline Mc Kenzie (Reese Witherspoon) est une bourgeoise, mère aimante aux tailleurs très chics, ayant un avis sur tout, bonne copine pour certaines et peste influente pour d’autres.Céleste Wright (Nicole Kidman) est une belle femme, toujours tirée à quatre épingles, ancienne avocate, retirée des affaires, mère de jumeaux et épouse d’un homme séduisant et fougueux pus jeune qu’elle . Jane Chapman (Shailene Woodley) est une jeune femme un peu « paumée » , mère célibataire , à la suite d’un viol, comptable à mi-temps. Quand Ziggy , le fils de Jane est accusé de violence sur une autre enfant , Annabella , fille de Renata Klein (Laura Dern) , riche « executive woman » , les trois amies vont faire front . Mais , dans leurs vies intimes et personnelles , de nouvelles épreuves les attendent . Les apparences peuvent être trompeuses.
Lors d’un dialogue, un adjectif est employé et pourrait synthétiser la série : hollistique . La définition est la suivante : Du grec holos, » le tout « , ce terme désigne toutes les approches de la vie, ou toutes les techniques thérapeutiques qui prennent en compte la globalité de l’individu. Par exemple, une vision holistique de l’être humain tient compte de ses dimensions physique, mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle.
« Big Little Lies » est la rencontre de personnages aux fêlures plus ou moins cachées ou extérieures , mais ce sont ces traumas qui vont cimenter aussi leur amitié et leur pugnacité jusqu’au dénouement final . « Les amitiés sont les chefs d’oeuvre de la nature » dira Jane (Shailene Woodley) Elle s’adressera à Madeline (Reese Witherspoon) « Tu n’es pas parfaite , bienvenue au club ».
« Chaque jour montrons- nous courageux » dira Jane à Ziggy , invoquant ce mantra comme un souhait désiré certes mais pas toujours évident à tenir ! Céleste, la femme presque parfaite et épanouie , va devoir se confronter aux violences conjugales et à la persistance maladive des dérives brutales de son mari .
« Big Little lies » a réussi à imposer un ton singulier et attractif . Le réalisateur de » Dallas Buyers Club », « Wild » et « Demolition », Jean Marc Vallée, alterne des montages cut , stylés , des flash-back très visuels avec des moments d’intimité au plus près des personnages ou de longs dialogues rythmés . David E Kelley (« La Loi de Los Angeles » « Aly Mc Beal » ) s’est très bien servi du matériau du livre de Liane Moriarty . Les scripts des épisodes sont fluides et bien écrits . Certains thèmes sont peut être un peu répétitifs comme les conflits entre Madeline (Reese Witherspoon) et son ex mari et sa nouvelle femme, Bonnie (Zoe Kravitz) . Le casting est en mode « grand écran » . Nicole Kidman est vraiment excellente en femme battue aux allures inébranlables et à l’apparence maîtrisée. A la fois vulnérable et charismatique, l’actrice trouve un de ses meilleurs rôles de ses dernières années, avec cette femme forte, tiraillée entre son amour, ses pulsions et la prise de conscience progressive de son évolution vers le statut de « victime » . Une résonance forcément très actuelle donne de la puissance et de la véracité « touchante » à son interprétation. Elle est effectivement très belle , elle a 50 ans mais en parait 10 de moins . D’ailleurs les Golden Globes 2018 ne s’y sont pas trompés puisque l’actrice australienne a reçu la statuette dans la catégorie meilleure actrice dans une mini-série. Nicole Kidman, tout comme Reese Witherspoon est d’ailleurs productrice de la « mini-série » . Dans ce segment télévisuel très précis , la mini-série , « Big Little Lies » a fait une razzia avec Meilleur second rôle masculin pour Alexandre Skarsgard & Laura Dern , préférée à Shailene Woodley (très convaincante aussi en jeune mère dépassée ) dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle . Alexandre Skarsgard est excellent aussi en mari psycho-rigide aux allures d’époux, « gravure de mode » aimant , repentant mais irrémédiablement violent et dangereux .
Un élément crucial dans l’intrigue peut être supputé ou devinable mais l’ensemble du scénario est savamment dosé et les choix artistiquesvisuels et formels aident à emporter l’adhésion. « Big Little Lies » est aussi de beaux portraits de femmes, des « Desperate housewifes » and « moms » plus modernes et représentatives de problématiques sociétales. C’est une série « féminine » voir « féministe », aux accents parfois arty, en tout cas servie par des actrices vraiment convaincantes aux personnages attachants et surtout pas lisses.
« Big Little lies » est une belle réussite comme la télévision arrive à nous donner avec une forte empreinte « Cinéma » synonyme de qualité