« A Ghost story » de David Lowery : Film indé « Enigme Intello » ou Pépite poétique?

27/12/2017 22:46

« A ghost story » de David Lowery avec Casey Affleck , Rooney Mara … Sortie Cinéma le 20 décembre 2017 

« En s’appliquant à retracer l’errance fuligineuse d’un fantôme campé par Casey Affleck, il est parvenu à signer un poème filmique qui interroge profondément et durablement. Après Les Amants du Texas et Peter et Elliott le dragon, l’intéressé éblouit par la rigueur d’une mise en scène qui ose tout et qui, avec virtuosité, épouse les ellipses dans un geste de fluidité constante. Céleste. » 

Cet extrait d’un article écrit par Mehdi Omaïs sur Kombini  pourrait synthétiser à merveille le « camp » de l’engouement « outrancier » dont bénéficie le film pour certains twittos et critiques Cinéma.  « A ghost story » pour moi , est une énigme doublée d’une souffrance ! En effet la vision du film m’a profondément crispé . C’est la conséquence de cette hype débutée dans des festivals prestigieux (Sundance/ Deauville…) et relayé de manière dithyrambique par Télérama « une petite merveille » ou autres médias comme Ciné + par exemple, trouvant David Lowery « très talentueux » (Pierre Zeni). Les twittos ne sont pas aussi en reste, le qualifiant de « magnifique film » . Le site Indiwire a publié un classement des 50 meilleurs films de 2017 établit par 200 critiques et le film se classe 11éme juste derrière « The Post » de Spielberg !

Ce « déchaînement » de louanges est aussi incompréhensible qu’ « A ghost story » à mes yeux ! L’histoire tient en 2 lignes , un jeune couple s’aime, ils sont sur le point de déménager, le gars meurt dans un accident de voiture et devient un fantôme incapable de quitter sa belle et sa maison ! Il va errer ! Voilà voilà c’est tout ! Davis Lowery l’avoue lui même, le script fait 30 pages et Rooney Mara , sur le tournage , s’interrogeait elle même sur l’option court métrage , pour « développer » son sujet !

Et l’univers visuel me direz vous ?  » A ghost story » est en format « carré » 16 mm ou 1:1 (comme « Mommy ») , l’ensemble apparaît « arty » , quelque fois « vintage » . Pour être honnête , la facture globale, à mes yeux frise le film de fin d’études . C’est lent , creux, long, plat, contemplatif, ennuyeux, prétentieux , vain , minimaliste … Le réalisateur ne nous épargne rien , des plans fixes qui s’étirent à l’infini (le couple enlacé , sans bouger un cil, dans le lit …) La règle est l’indicible et l’art de l’ellipse . Ce genre de film aurait bien sa place au musée mais moins dans une salle de Cinéma , tellement le décryptage est sous-jacent et intello .

Les acteurs sont mutiques , Rooney Mara mange une tarte et n’esquisse que très peu d’émotions , Casey affleck, compositeur ,  « passe » les 3/4 du temps sous un drap de fantôme aux allures cartoonesque . C’est sciemment synthétique et caricatural mais pas loin quand même de la réalité  Et certain(e)s  le trouvent encore magnétique , à ce niveau là on est pas loin de l’hypnose ! N’en déplaisent aux fans , leurs personnages sont lisses et malheureusement ils apparaissent « fantomatiques » au niveau du jeu ! 

Quelques rares moments la musique monte crescendo pour … rien ! Il ne se passe rien . Deux fantômes se font coucou d’une maison à l’autre . Les fans vont y voir de la poésie , les plus circonspects quelque chose d’enfantin , intrigant mais au final un poil gratuit . Si le spectateur doit passer son temps à essayer de lire entre les lignes et interpréter les images données, le dépouillement sonore et les rares dialogues prononcés , ça frise l’expérience sensorielle et cérébrale imposée et subie ! On dirait du Malick pour le côté existentialiste mais la maestria visuelle en moins ! Les thèmes « abordés » : la distanciation du temps , l’amour post-mort , la disparition , la perte , le cheminement du deuil, la reconstruction, l’errance , la métaphysique …


Thierry Frémaux , le délégué général du Festival de Cannes , lors d’une présentation d’une sélection a dit « Cette année il n’ y a pas trop de films à « structure narrative lente » çàd « chiants »« A ghost story » est très très très …lent ! Alors quand on adhère pas à la proposition un peu gonflée, rêche et intimiste de David Lowery , on est en droit de penser à des mots très simples quand l’énervement s’invite en tant que ressenti comme « escroquerie » « arnaque » « foutage de gueule »…

« A ghost story » a quand même trouvé un distributeur en France mais a choisit un circuit restreint (60 salles en France) , pensant peut être augmenter les salles si le bouche à oreille faisait son œuvre . Le film a réalisé 17 230 entrées France la première semaine d’exploitation . C’est un échec ! Quand j’ai vu le film à Cannes, nous étions 5 sur une contenance de 150 places environ !  Le coût de revient de ma place de ciné s’est élevée à 14 € . Je serai bien parti avant la fin , tellement le film a été une épreuve, une souffrance mais j’ai tenu bon !

Néanmoins , à la fin de la projo quelques commentaires sciemment sarcastiques me vinrent naturellement: « Je propose que le réalisateur tourne ses films en auto financement et les projette à ses amis !?  » « Le dialoguiste de « A ghost story » a t-il -été payé ? »…

Le film m’ a fait penser par son côté radical, limite expérimental à du Jonathan Glazer (« Under the skin ») mais la lisibilité et l’interprétation beaucoup moins « abordables » . En plus David Lowery nous inflige un passage très bavard (un monologue indigeste) après un quasi mutisme. Après 1H10 de film , je n’en pouvais plus , des primes de pénibilité devraient être instituées dans certains cas !

Je salue le risque pris par les exploitants à projeter « A ghost story » , très encensé mais au fil de l’eau qualifié aussi par certains de « purge » ! Je pourrai continuer sur les différentes possibilités d’interpréter le film mais ce serait prolonger la souffrance et l’incompréhension. Je suis sûr que si Lowery (sur la photo) avait filmé une allumette pendant une demi heure en la craquant , la laissant se consumer et l’éteindre , certains auraient crié au chef d’œuvre !

Rares sont les films qui , « épidermiquement parlant » sont arrivés à me révulser c’est peut être le premier, à ce niveau là,  et  l’agacement atteint son paroxysme à la lecture des réactions extatiques de certains , « A ghost story » REUSSIT au moins ce tour de force là ! Inutile de (re) préciser que je n’ai pas été sensible au film dans sa totalité !!!!!

NB Le Cinéma prouve encore que c’est seul le ressenti , le baromètre infaillible pour les spectateurs . Pas de règles ni de films incontournables et c’est tant mieux ! Si certain(e)s veulent tenter l’expérience , don’t hesitate !

A little arty movie sold like a masterpiece !

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
"A ghost story" for me, is an enigma coupled with suffering! Indeed the vision of the film deeply tense me. It is the consequence of this hype started in prestigious festivals (Sundance / Deauville ...) and relayed in a dithyrambic way by Télérama "a small marvel" or other media like Ciné + for example, finding David Lowery "very talented" ( Pierre Zeni). The twittos are not as leftover, calling it a "magnificent film". The Indiwire website has published a ranking of the top 50 films of 2017 established by 200 critics and the film ranks 11th just behind Spielberg's "The Post"! This "unleashing" of praise is as incomprehensible as "A ghost story" in my eyes! The story stands in 2 lines, a young couple loves each other, they are about to move, the guy dies in a car accident and becomes a ghost unable to leave his beautiful and his home! He will wander! That's it! Davis Lowery admits himself, the script is 30 pages and Rooney Mara, on the set, wondered about the short film option, to "develop" his subject! And the visual universe will you tell me? "A ghost story" is in "square" format 16 mm or 1: 1 (like "Mommy"), the set appears "arty", sometimes "vintage". To be honest, the overall bill, in my eyes borders the graduation film. It's slow, hollow, long, flat, contemplative, boring, pretentious, vain, minimalist ... The director spares us nothing, fixed shots stretching to infinity (the embracing couple, without moving an eyelash , in the bed ...) The rule is the unspeakable and the art of the ellipse. This kind of film would have its place in the museum but less in a movie theater, so deciphering is underlying and intellectual. f the spectator has to spend his time trying to read between the lines and interpret the given images, the sound and the few spoken dialogues, it borders the sensory and cerebral experience imposed and suffered! It looks like Malick for the existentialist side but visual mastery in less! The themes "approached": the distancing of time, love post-death, disappearance, loss, reconstruction, wandering, metaphysics ... Definitively not my sensibility and I don't like this kind of movie !
Not my sensibility at all !
Category: Buzz

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