« The Invisible Man » de Leigh Whannell avec Elisabeth Moss , Alis Hodge, Harriet Dyer , Oliver Jackson-Cohen

27/02/2020 09:02

« The Invisible Man » de Leigh Whannell avec Elisabeth Moss , Alis Hodge, Harriet Dyer , Oliver Jackson-Cohen, Storm Reid , Michael Dorman  … Sortie Cinéma 26 février 2020

Scène d’ouverture : San Francisco , une immense villa ultra moderne , froide , aux bords de la mer , une femme se lève , met « hors ligne » l’alarme , dirige une caméra sur l’homme se trouvant dans le lit, prend un sac préalablement préparé dans un placard « caché » et s’enfuit ! Une musique sourde , râpeuse , oppressante , métallique  et inquiétante accompagne sa fuite préméditée à la fois méthodique mais emprunte de peur & d’appréhension ! Le style est épuré , minimaliste mais diablement efficace .

La tonalité est donnée d’emblée , le minimum d’effets pour une atmosphère anxiogène palpable, le point central du film est bel et bien le harcèlement & la lutte d’une femme victime d’un homme obsessionnel au comportement abusif et traumatisant . C’est donc le combat de cette femme désarçonnée psychiquement « sous contrôle » face à un homme riche , possessif et harceleur ! Peu après la désertion du domicile par sa femme , Adrian , spécialiste reconnu de « l’optique » , est déclaré mort , il se serait suicidé . Mais, peu après, Cécilia ressent une présence familière et embarrassante auprès d’elle . Des manifestations inexplicables & mal intentionnées se produisent !  Serait-il vivant ou une pure invention d’une femme flirtant avec la folie ? L’héroïne va mettre à contribution son entourage pour faire face à cette nouvelle peur , sa sœur et un ami flic et sa fille . Mais la réponse va progressivement se clarifier et une nouvelle terreur agressive va s’installer !

Leigh Whannell a écrit , réalisé et produit cette nouvelle adaptation de « L’homme invisible » , excusez du peu ! Le scénario est riche en rebondissements . Il est teinté toujours en arrière plan de ce soucis de mettre en arrière plan ou en fil rouge principal , presque parfois indicible (« invisible » ?) le thème du harcèlement et l’état d’esprit d’une victime face à une relation toxique pérenne . Par exemple une simple réplique peut renvoyer à quelque chose de plus profond . « je ne suis pas splendide , c’est du vernis »  quand Cécilia apparaît en « femme fatale » à la fin du film montre que souvent les apparences sont trompeuses et parfois elles sont sauvées par les victimes aux yeux des autres. Whannell prendra le contrepied de cette interprétation dans la scène au final . Les intentions du réalisateur-scénariste sont loin d’être « frontales » même si son film est percutant. Cette nouvelle mouture veut s’émanciper du mythe créé par HG Wells  pour y insérer une dimension sociétale , les plus enthousiastes , iront jusqu’à « féministe » , mot à utiliser avec tempérance . Le réalisateur a déclaré vouloir « oublier toute la vénération autour du mythe de l’homme invisible  pour faire un bon film » ! Cette nouvelle vision est vraiment novatrice tout en respectant les codes du genre , celui du film d’horreur ! Ici l’axe principal est « le cheminement émotionnel » de cette femme forte & faible à la fois déstabilisée et « à bout » !  Comment cette femme « harcelée » va réagir face à la terreur invisible récurrente de ce mari psychopathe machiavélique ! Le pouvoir peut-il s’inverser ? 

Par moments , lors de certaines scènes le film peut renvoyer à « L’Emprise » de Sydbey J Furie datant de 1980 où une femme était victime d’une entité invisible violente et se posant en agresseur .Mais l’intention de Leigh Whannell avec « Invisible Man » va bien eu delà du film de genre . Il sait qu’il réalise un film d’horreur et d’épouvante psychologique mais la dimension sociétale et sociale est bel et bien « concrétisée » avec cette histoire de harcèlement envers une femme ! Pour autant le réalisateur a un savoir faire hors pair pour instiller la tension tant au niveau de la découpe des plans , du rythme donné au film , de l’utilisation de la musique bien stressante avec parcimonie .

Elisabeth Moss est tout simplement excellente en « victime tourmentée » au visage déformé par la hantise , « atteinte » , désabusée et meurtrie par les violences psychiques infligées par son mari . « Je ne sais pas comment il a fait mais il y est arrivé , il est arrivé à se rendre invisible … Il n’est pas mort ! » dit elle au frère du défunt mari , avocat et exécuteur testamentaire . L’héroïne passe du statut de perturbée à « folle discréditée « puis en combattante « armée psychologiquement » pour faire face à un manipulateur et renverser la vapeur ! Le film lui doit beaucoup en termes de crédibilité et de panel très large d’émotions abordées.

Leigh Whannell transcende la terreur du quotidien utilisant la musique comme une respiration . Le réalisateur arrive à faire ressentir au spectateur , le sentiment oppressant et injuste que vit l’héroïne face à ce monstre invisible (les harceleurs le sont souvent aux yeux des autres et de l’entourage des harcelées) ! Cécilia va connaître un parcours du combattant « hors normes » pour pouvoir faire éclater « la réalité » !

Les amoureux du genre  y trouveront leur compte . Ce film d’ horreur , classique dans le thème du « suiveur fou » ,  est plus proche du « thriller psychologique » à double intention mâtiné de quelques scènes d’action . « Invisible Man » est une très bonne « surprise » (mot prononcé deux fois dans le film » et renvoie à l’essence même du mot thriller qui vient du verbe « to thril » çàd frissonner ! Jason Blum , producteur à succès de films d’horreur marquants de ces 10 dernières années (« Paranormal Activity » / « Insidious » / « Sinister »/ »The Purge » …) a toujours le nez creux pour réactiver des franchises ou des incontournables de l’horreur et trouver des réalisateurs talentueux pour mener à bien ses projets . « The Invisible Man » a coûté 7 millions de $ , il a rapporté au BO US la bagatelle somme de 100 millions de $ . Leigh Whannell s’était fait remarquer avec l’excellent et percutant « Upgrade » (2018) il confirme qu’il va falloir compter sur lui ses prochaines années en « artisan vraiment doué » du Cinéma de genre et sûrement au delà !

INVISIBLE MAN
THE INVISIBLE MAN
2020
de Leigh Whannell
Elisabeth Moss.
science fiction; sci-fi
d’apres le roman de H.G. Wells
based on the novel by H.G. Wells
Prod DB © Mark Rogers – Universal Pictures – Goalpost Pictures – Blumhouse Productions – Dark Universe

PS « The Invisible Man » m’a fait penser à « Terminator 2 » pour la scène de baston à l’hôpital psychiatrique de sécurité avec les gardiens et avec le côté « Sarak Connor de Cécilia , tourmentée psychologiquement , non crue pendant une bonne partie du fillm , plus un côté badass mais au final différent et plus subtil car usant de sa féminité pour arriver à terrasser son agresseur !

An immersive effective horror film about harassment !

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
Opening scene: San Francisco, a huge ultra modern, cold villa, by the sea, a woman gets up, sets the alarm "offline", directs a camera at the man lying in bed, takes a bag previously prepared in a closet "hidden" and runs away! A deaf, raspious, oppressive, metallic and disturbing music accompanies his premeditated escape both methodical but borrows from fear - apprehension! The style is sleek, minimalist but devilishly effective. The tone is given from the outset, the minimum effects for a palpable anxiety atmosphere, the central point of the film is indeed the harassment - the struggle of a woman victim of an obsessive man with abusive and traumatic behavior . It is therefore the fight of this woman psychologically "under control" in the face of a rich man, possessive and harassing! Shortly after the desertion of the home by his wife, Adrian, recognized specialist of "optics", is declared dead, he would have committed suicide. But soon after, Cecilia feels a familiar and embarrassing presence with her. Inexplicable and ill-intentioned manifestations occur! Is it alive or a pure invention of a woman flirting with madness? The heroine will use her entourage to face this new fear, her sister and a cop friend and her daughter. But the answer will gradually become clearer and a new aggressive terror will set in! Leigh Whannell wrote, directed and produced this new adaptation of "The Invisible Man" , excuse the little! The storyline is full of twists and turns. It is always tinged in the background of this concern to put in the background or in the main red thread, almost sometimes unspeakable ("invisible"?) the theme of harassment and the state of mind of a victim in the face of a lasting toxic relationship. For example a simple replica can refer to something deeper. "I'm not splendid, it's varnish" when Cecilia appears as a "fatal woman" at the end of the film shows that appearances are often deceptive and sometimes they are saved by the victims in the eyes of others. Whannell will take the opposite of this interpretation in the final scene. The director-writer's intentions are far from "frontal" even if his film is hard-hitting. This new version wants to emancipate itself from the myth created by HG Wells to insert a societal dimension, the most enthusiastic, will go as far as "feminist" , word to be used with temperance. The director said he wanted to "forget all the veneration around the myth of the invisible man to make a good film"! This new vision is really innovative while respecting the codes of the genre, that of the horror film! Here the main axis is the "emotional journey" of this strong woman - weak at the same time destabilized and "at the end"! How this "harassed" woman will react to the recurring invisible terror of this Machiavellian psychopathic husband! Can power be reversed? Elisabeth Moss is simply excellent as a "tormented victim" with a face distorted by haunting, "undermining" , disillusioned and bruised by the psychological violence inflicted by her husband. "I don't know how he did it but he got there, he got to make himself invisible ... He is not dead!" she said to the brother of the late husband, lawyer and executor. The heroine goes from being disturbed to "crazy discredited" and then fighting "army psychologically" to face a manipulator and turn the tide! The film owes him a lot in terms of credibility and a very wide range of emotions. Leigh Whannell transcends the terror of everyday life using music as a breath. The director manages to make the viewer feel, the oppressive and unjust feeling that the heroine experiences in the face of this invisible monster (the harassers are often in the eyes of others and the entourage of the harassed)! Cecilia will experience an "out-of-the-ordinary" fighter's journey to be able to break "reality"!
A brilliant movie more than a classic horror movie !
Category: Avis Cinefeel

Utilisez les tags et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>