Cannes est sans conteste, malgré les nombreux « haters » , le plus grand Festival International de Cinéma. Pour sa 70 ème édition les petits plats furent mis dans les grands et le plateau de stars et de films attractifs étaient au diapason de l’événement. Même si au final , pas un seul film fit l’unanimité et le vainqueur de la Palme resta une énigme jusqu’au bout . Bien sûr « 120 battements par minutes » bénéficia d’un élan d’émotion pour beaucoup et de scepticisme pour certains dont je fais partie , tout en reconnaissant des qualités au film. Pedro Almodovar pleura en conférence de presse post Festival car ce film lui tenait particulièrement à cœur mais il ne fit pas le forcing à tous prix et ce fut un outsider , voir une surprise qui remporta la Palme d’or : « The Square » (Pas encore Vu)
Mais si le Festival c’est d’abord des films c’est aussi l’occasion de croiser des actrices , des journalistes , des têtes connues et d’autres en devenir . C’est pourquoi j’ai intitulé ce papier « Rencontres Cinématographiques » . Cannes est pluri-dimensionnel (les projos, les conférences de presse, les soirées) , protéiforme (les sélections, le Marché du film, Le Village des professionnels) et « sanctionne » aussi une sorte de « hiérarchie sociale de l’accréditation » (des « prolétaires » comme les appelle ironiquement Thierry Frémaux , remarque pas « d’une drôlerie subtile » à mon goût) les simplement cinéphiles aux accrédités Presse catégorie TV !
Le Paquebot Organisation Festival de Cannes peut connaître des bugs et j’ai pu tester ses failles. En effet je n’ai pu récupérer mon badge catégorie MEDIA que 2 jours après l’ouverture de la manifestation malgré un respect des process. Le problème s’est réglé au Palais des Festivals sur 24 H Le système D m’a permis quand même de voir « Wonderstruck »/ « Le Musée des Merveilles » (avis dispo rubrique Avis Cinefeel) de Todd Haynes sans être badgé avec un seul ticket d’invitation. D’ailleurs , en discutant avec des festivaliers « badgés PRO » , un de leurs amis, sans accréditation, s’était fait refouler dans le même cas de figure . Cannes c’est AUSSI « l’art de gruger » avec le sourire , l’aplomb , la connaissance de certains trucs et une part de chance nécessaire, notamment dans l’exercice de la pêche aux cartons d’invitation , notamment dans le Théâtre Louis Lumière , le Palais.
C’est lors de cette tentative de pêche miraculeuse aux invitations que j’ai pu converser avec une actrice en devenir , Astrid Roos , jeune actrice franco-luxembourgeoise. Vêtue d’une robe casual mais très chic , elle arborait une pancarte de demande d’invitation pour la présentation et la montée des marches de 19H 30. Notre « condition d’infortune » me permit de discuter avec cette jeune belle actrice de talent , nature et surtout pas bégueule. C’est aussi ça Cannes ! En quelques mots Astrid Roos , talent Cannes ADAMI 2015 a été vue dans pas mal de téléfilms et série (Olivier Marchal) , joue au théâtre « Maris et Femmes » adaptation de Woody Allen et on va la voir dans le prochain Jalil Lespert, le nouveau film de Florence Quentin « Bonne Pomme » avec Gérard Depardieu et un film en langue anglaise..
Astrid Roos est une actrice en pleine ascension , une beauté naturelle qui ne devrait pas tarder à monter les marches du Palais , sans besoin d’invitation mais pour y présenter un film . Ce fut un plaisir de croiser cette actrice d’aujourd’hui et de demain !
Dans la même veine , lors d’une « déambulation matinale » près du palais , je croisais un journaliste de France 3 , faisant un micro-trottoir pour prendre le pouls de la Croisette.Ce dernier interviewa un jeune réalisateur et en attendant je conversa avec sa Chargée de Production Marketing. L’interview finie , elle me le présenta et nous avons pu fixer une interview .
Quentin Delcourt est un jeune réalisateur de talent de 26 ans .
Sa bio indique : Né en France en 1991, Quentin Delcourt développe très jeune un intérêt pour les arts visuels et la performance, d’abord par le dessin et le théâtre. Après une année d’hypokhâgne au lycée Fénelon (Paris), il arrive au Québec au mois d’août 2010 et commence un baccalauréat en Études cinématographiques à l’Université de Montréal. Diplomé en 2013, il réalise l’année suivante son premier court métrage indépendant, ALAIN, œuvre personnelle et dramatique qui annonce déjà une vision tournée sur les sentiments humains et un discours engagé. Quentin intègre ensuite les Productions Mecam et devient Directeur artistique de l’artiste pop canadienne Carissa Vales, pour qui il écrit et réalise notamment les vidécolips City Lights (2014) et Once Again/Reviens-Moi (2015). Après avoir sorti cette année une vidéo personnelle et engagée, Coming Out, le jeune réalisateur prépare son premier long métrage, L’Alliance, cherchant à développer une co-production France-Québec pour 2016.Coming Out video – Just Be
Cannes fut l’occasion de rencontrer ce jeune talent et de parler de son projet , en cours de finalisation en termes de montage financier et production. Pierre Arditi a donné son accord de principe pour participer au film . Le point de mire serait un tournage du film imminent et une sortie en 2018, rencontre et interview , réalisée le 23 mai 2017 , en plein Festival au Village des Pros TV Canada :
De quoi traite « L’alliance » ?
QD : « L’alliance » se situe entre la Turquie (Istambul) ,la France (Paris) et le Québec (campagne canadienne). C’est une histoire de famille , une soeur et son frère . La première, Sherazade 29 ans, est actrice , tourne un film à Istambul et se voit confronter au traditionalisme exacerbé envers les femmes . Le deuxième, Louis, 25 ans, est un étudiant en droit qui va être victime d’homophobie et passé à tabac. Les deux protagonistes vont se ressourcer et se reconstruire en retournant au Québec panser leurs blessures psychologiques et physiques. C’est donc une chronique familiale avec des résonnances sur les problèmes sociétaux actuels. « L’aliance » traite aussi de l’importance des réseaux sociaux , aborde la sphère LGBT* (*LGBT = Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Trans ou LGBT est un terme utilisé pour désigner les personnes non hétérosexuelles) , le monde du théâtre via le montage de la pièce « Christine la reine garçon » de Michel marc Bouchard (québécois , auteur aussi de « Tom à la Ferme » ).
Quels sont tes influences Cinéma ?
QD: Parmi mes points de repères , Almodovar a une place importante , par son approche des personnages féminins, sa prise de risques et le fait d’inscrire ses films dans son époque et en adéquation avec son temps. J’apprécie aussi le travail de Xavier Dolan , notamment son rapport affectif avec ses acteurs et ses actrices. Je pourrais citer aussi « Paris » de Cédric Klapisch.
D’où vient le titre du film « L’alliance » et le projet a t-il été difficile à monter ?
QD: « L’alliance » symbolise l’anneau homosexuel. Le projet est en cours de bouclage « financier », il y a eu un financement participatif puis le CNC , TV Film Canada et des producteurs belges font partie du pool d’investisseurs. Ce qui est important , pour moi , c’est d’avoir la liberté dans la forme . Nous allons tourner en Turquie , les autorisations sont en cours , mais sous l’ère Erdogan, nous allons aussi tourner de nuit de manière plus officieuse ! L’idéal serait de pouvoir le présenter à Cannes en 2018 !
Donc Quentin Delcourt est un cinéaste à suivre ! Il nous a d’ailleurs envoyé une copie de travail ,sous forme de teaser, très aboutie d’une vingtaine de minutes , sorte de démo artistique de « L’alliance » , qu’il montre normalement aux futurs investisseurs et c’est très bon et prometteur ! Wait and See , ce qui est sûr c’est le talent est bien présent ! Une belle rencontre à Cannes 2017.
Cannes c’est aussi l’occasion d’assister à des rencontres avec des réalisateurs connus , des acteurs et actrices célèbres et aussi des mythes vivants du Cinéma mondial . Cette année Clint Eastwood a fait le déplacement pour montrer la version restaurée d’un de ses plus grands succès « Unforgiven » qui le couronna meilleur réalisateur à Hollywood en 1993 . Portrait de « Clint Eastwood » dispo sur le site !
Et à événement exceptionnel , durée d’attente exceptionnelle , c’est la règle pour tout festivalier appartenant à la middle cllass des badgés . C’est donc 2 H avant la Master Class de Clint que je me retrouva dans la file d’attente . ce fut l’occasion de faire une rencontre conviviale avec une productrice Anne DAVAUD . Cannes c’est aussi du business , un marché du film et des contrats qui se signent sur des films , n’ayant pas les honneurs des sélections officielles . c’est le cas des films de genre aux moyens loin des super-productions mais qui arrivent à exister et à se vendre . Anne présentait donc avec son réalisateur british , Jon Ford , « Offensive » , une sorte de déclinaison « collective et trans-générationnelle » des « Chiens de Paille » .
Le film a reçu de nombreux prix comme celui du « Best Feature Crime Drama 2017 » au WorldFest de HOUSTON Texas. elle en revenait d’ailleurs . leur budget de promotion sur Cannes était restreint mais les projos bien organisées au Marché du Film . Elle me confia que le précédent film du réalisateur était un « zombie-movie » et qu’il était arrivé à battre en terme de téléchargement payant/VOD/ Streaming pas moins que « World War Z » ! Anne était très disserte et très amicale , le dialogue s’est poursuivit au fil de l’attente. L’accroche du film est la suivante : « A retired couple are targeted by a cruel gang of street kids. A new breed of technological psychopath.
This is the old generation vs the new. «
Voici la bande annonce de « Offensive » , histoire de vous faite une idée . c’est assez représentatif de la diversité des films présentés au Marché du Film !
Cannes 2017 fut riche en visionnages : « Wind River »/ « Otez moi d’un doute » / « The Meyerowitz stories »/ « 120 battements par minute » / « Wonderstruck »/ »The Beguiled » / « The Killing of a sacred Deer »/ « L’amant double » / « How to talk to the girls at the parties » / »Good Time » / « Bushwick »/ « D’après une Histoire Vraie »… Tous ces films ont fait l’objet de papiers et de ressentis Cinefeel sur le site.
En attendant « You were never really here » de Lynne Ramsey que j’ai raté à Cannes et qui a valut à Joachin Phoenix (aperçu à la sortie de la Conférence de Presse, fuyant les objectifs) le Prix d’interprétation Masculine est très attendu (Remise du prix et speech en vidéo )!
Cannes fut aussi riche en rencontres Cinéma comme les trois exemples précités , une actrice (Astrid Roos) , un cinéaste ( Quentin Delcourt) , une productrice (Anne Davaud) . je pus aussi parlé avec une journaliste de la BBC qui allait interviewer Kirsten Dunst dans la foulée pour « The Beguiled » , elle me demanda en plaisantant si j’avais une question à lui poser , elle pourrait jouer les intermédiaires !
Cannes 2018 s’annonce d’ores et déjà excitant , en espérant cette fois être accrédité PRESSE , car le site connaît une croissance continue et exponentielle et je vous en remercie !
En BONUS Les J’aime et J’aime pas d’un Festivalier à Cannes 2017 :
Ce qui m’énerve: Les gens qui râlent après des hôtesses car ils veulent accéder à des rangs « réservés » en balcon. Et qui bien sûr , après de nombreuses palabres , arrivent à leurs fins et accèdent à ces rangées « réservées »!
Les gens qui se baladent avec 2 badges alors que le Festival de Cannes (l’Organisation / bureau des accréditations ) dit qu’on ne peut pas cumuler !
Les gens qui stoppent en milieu de file en parlant à une connaissance et grattent impunément une cinquantaine de personnes .
Ce que j’aime : Les micro-siestes des festivaliers éreintés avant la séance de la nouvelle projo dans le tourbillon de la quinzaine !
Discuter avec des gens intéressants et abordables lors de l’attente souvent longue pour accéder à une projection.
Et bien sûr … LE FESTIVAL DE CANNES !