Pris de court d’Emmanuelle Cuau avec Virginie Efira

« Pris de court » d’Emmanuelle Cuau avec Virginie Efira, Gilbert Melki ,Marilyne Canto… Sortie Cinéma 29 Mars 2017

Nathalie, jeune veuve, débarquant de province pour s’installer dans la capitale avec ses 2 fils , a décroché un poste dans une bijouterie en tant que joaillière. Le jour de sa prise de fonction, elle est prévenue que finalement le job n’est plus vacant et que le directeur a choisi quelqu’un d’autre . Elle va cacher sa déconvenue à ses enfants et organisé son rebond . Son fils aîné , un ado de 15 ans , a de mauvaises fréquentations et tombe dans la petite délinquance extra-scolaire.Les choses ne vont pas forcément s’arranger et un ultimatum va se poser à la jeune mère un peu dépassée !

Virginie Efira ajoute un rôle de femme moderne à sa filmo qui commence à s’étoffer au fil des rôles souvent intéressants et variés . « Pris de court comble mon envie d’un Cinéma plus aventureux » a déclaré l’actrice au magazine 20 minutes. En effet le manque de moyens se voit à l’écran et se répercute aussi sur l’atmosphère générale . « Pris de court » a les défauts et les qualités d’un premier film , hors c’est le troisième de la réalisatrice . Les partis pris s’orientent vers  le minimalisme, le côté réaliste du film le désert au niveau de la forme . « Pris de court » a des allures de téléfilm par sa photo « grisouille » et son côté statique dans la réalisation.

Quels sont alors les atouts de ce film sorti en catimini ?

L’actrice forcément , Virginie Efira est juste , émouvante et provoque une empathie naturelle face aux difficultés qu’elle va rencontrer . Une femme lambda va être confrontée à un ultimatum, elle va faire face et choisir de protéger sa famille . Il faudra de l’audace, de l’intelligence, de la « filouterie » et du courage à cette mère de famille esseulée  . Un beau rôle tout en nuances pour Virginie Efira qui tient le film sur ses épaules avec tact et brio. Certains critiques ont parlé d’un cousinage avec Gena Rowlands en femme forte à la classe naturelle et l’aspect simple-intimiste du film, voisin de certains Cassavetes

Le script est le deuxième atout du film. Si les réticences formelles sont mises de côté, le scénario est original .Quatre co-scénaristes, dont la réalisatrice ont œuvré ! Parmi eux la présence d’Eric Barbier , réalisateur de films noirs plutôt réussis (« Le dernier diamant » , « Le serpent) peut peut être expliquer le changement de ton et de genre du film, dans son dernier tiers. L’histoire débute comme une chronique familiale (rapports mère-fils) aux accents sociaux (le rebond social, la tentation de l’argent facile pour l’ado, apprenti voyou) et se dirige lentement vers le « thriller maternel » où la tension et le suspense font leur apparition. Le côté « Monsieur ou Madame tout le monde confronté(e) à l’insurmontable » m’a fait penser au rôle de Vincent Lindon dans « Pour Elle » de Fred Cavayé. Nathalie y serait une sorte de pendant , beaucoup plus impulsive dans son choix de comportement.

Donc au final , les fans de Virginie Efira , dont je fais partie, ne seront pas déçus et pour les autres ils pourraient être surpris par ce film intimiste aux ressorts multiples