Pourquoi « Parasite » du coréen Bong Joon Ho a rencontré un succès mondial ?
Oeilcinefeel06
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Pourquoi « Parasite »(2019) du coréen Bong Joon Ho a rencontré un succès mondial ?
« Parasite » a été présenté au Festival de Cannes en mai 2019 et a raflé, sans aucune discussion, la Palme d’Or au nez et à la barbe d’auteurs confirmés ou palmés comme Tarantino (« once upon a time in Hollywood ») , Malick (« Une vie cachée » ) , les Dardenne , Dolan ou l’oublié Bellochio (« Le Traître ») . Comment un film coréen peut-il rencontrer une quasi-unanimité universelle et un succès international retentissant couronné par une palme d’or, 1 million et demi d’entrées au box office français et 4 Oscars majeurs de meilleur réalisateur , meilleur film , meilleur scénario original et meilleur film étranger !
La réponse peut être simple en disant que le film est réussi sur la forme et le fonds . Mais « Parasite » est surtout multi-dimensionnel , abordant différents genres cinématographiques avec un arrière plan sociétal à la fois spécifique mais complètement universel . « Côté santé tout va bien , le chômage c’est le problème ! » . Une famille pauvre ( les Kim) survit en essayant de plier correctement des boites de pizzas . Le système D est la règle mais va venir le temps « béni » de l’infiltration d’une famille aisée . Sous l’impulsion du fils « embobineur » et de la fille « faussaire » , ingénieux et roublards , tous les membres de cette famille vont se retrouver au service des Park , des employeurs riches et crédules ( » Je n’accepte que les gens que mes proches m’ont recommandé ! ») .
Le fils se présente pour un job de prof d’anglais auprès de la lycéenne , puis tels des dominos , la fille va devenir la prof d’art-thérapie du rejeton gâté-pourri , le père va remplacer le chauffeur et la mère va déloger la gouvernante , pourtant en place depuis des années . L’ivresse de l’arrivisme de cette famille d’arnaqueurs va s’enrayer par un concours de circonstances et un impondérable vraiment imprévisible !
« Parasite » commence donc comme une comédie sociale ingénieuse , une sorte de thriller malicieux puis bascule dans le film d’internement et de séquestration puis se transforme en slasher domestique et social et se ponctue en drame teinté de poésie ! Il réinvente les codes tout en les respectant ! C’est donc un tour de force de mêler avec bonheur ces différentes ambiances et Bong Joon Ho est bien l’homme de la situation .
Le réalisateur coréen réussit à manier l’allégorie scénaristique : le lieu de vie des fauchés se trouve en dessous du niveau du sol comme leur position sociale ; l’histoire peut être aussi le reflet d’une société où le salut passe par le contournement des règles . Il y allie aussi le foisonnement d’idées (« l’arnaque gigogne », une allergie bienvenue , « les qui-proquos » et les rebondissements ) avec une maestria formelle (beaux mouvements de caméras , ralentis et angles audacieux) qui rend le film fluide et … universel .
Quand on voit « Parasite » on pense parfois à Blake Edwards , à Hitchcock (le côté manipulation) et à d’autres tout en regardant un Cinéma vraiment singulier et original . Etrangement les références américaines sont bien là comme le portrait très « Dynastie »et quasi royal des membres de la famille par exemple ou le côté blanc seing des « fausses études aux USA » effectuées par « l’ art psychothérapeute » par exemple . Les personnages sont bien écrits et la liaison entre les différentes émotions suscitées est habile et maîtrisée . La musique , à la façon d’un Tarantino mais en plus « soft » , joue un rôle important dans la narration et donc l’adhésion à l’univers et au climax . La musique classique côtoie celle de l’opéra ou de la variété italienne. Cela accentue encore plus ce côté universel et reconnaissable par tous au delà de son identité coréenne .
« Parasite » est très créatif , unique , virevoltant , inattendu . Pour ma part le film connaît un léger temps mort lorsque la famille arnaqueuse et saoule fait des plans sur la comète sur un futur radieux et opulent . Puis tout s’accélère sans connaître de baisses de régime.
Bong Joon Ho est un vrai cinéaste, reconnu à 50 ans , par ses pairs comme Tarantino ou Scorsese concurrents à la course à la palme ou aux Oscars . Sa filmo mérite d’être découverte à posteriori avec deux réussites vraiment intéressantes, à mes yeux, « Memories of a murder » (2003) thriller poisseux ou « Okja »(2017) fable écologique et politique disponible sur netflix. « Snowpiercer »(2013) première incursion à Hollywood a aussi ses fans et aussi « The Host » (2006) aux retours très positifs et adoubé par la presse internationale .
Why did "Parasite" (2019) by Korean Bong Joon Ho meet with worldwide success?
Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
Why did "Parasite" (2019) by Korean Bong Joon Ho meet with worldwide success?
"Parasite" was presented at the Cannes Festival in May 2019 and won, without any discussion, the Palme d'Or in the nose and beard of confirmed or webbed authors like Tarantino ("once upon a time in Hollywood") , Malick ("A hidden life"), the Dardennes, Dolan or the forgotten Bellochio ("The Traitor"). How can a Korean film meet almost universal unanimity and a resounding international success crowned by a gold palm, 1.5 million admissions to the French box office and 4 major Oscars for best director, best film, best screenplay original and best foreign film!
The answer can be simple by saying that the film is successful on form and substance. But "Parasite" is above all multi-dimensional, tackling different cinematographic genres with a societal background that is both specific but completely universal. "Health side all is well, unemployment is the problem!". A poor family survives by trying to properly fold boxes of pizza. System D is the rule but will come the "blessed" time of the infiltration of a wealthy family. Under the impetus of the ingenious and rascal son "emboverer" and daughter "counterfeiter", all the members of this family will find themselves in the service of rich and gullible employers ("I only accept people as my relatives recommended me! "). The son comes for a job as an English teacher with the high school student, then like dominoes, the daughter will become the art therapy teacher of the spoiled rotten offspring, the father will replace the driver and the mother will dislodge the housekeeper, yet in place for years.
The intoxication of the upmarket attitude of this family of con artists will be checked by a combination of circumstances and an imponderable which is truly unpredictable!
"Parasite" therefore begins as an ingenious social comedy, a sort of malicious thriller then switches to the film of internment and confinement then turns into a domestic and social slasher and is punctuated by drama tinged with poetry! It is therefore a tour de force to happily mix these different atmospheres and Bong Joon Ho is the man for the job. The Korean director succeeds in handling the script allegory: the place of life of the broke is below the ground level as their social position; history can also be the reflection of a society where salvation passes by the circumvention of the rules.
It also combines the abundance of ideas ("the pull-out scam", a welcome allergy, "the qui-proquos" and the twists) with a formal mastery (beautiful camera movements, slow motion and daring angles) that makes the film fluid and ... universal.
When we see "Parasite" we sometimes think of Blake Edwards, Hitchcock (the manipulation side) and others while watching a truly singular and original Cinema. Strangely the American references are there as the very "dynasty" and almost royal portrait of the members of the family for example or the white side of "false studies in the USA" carried out by "psychotherapist art" for example. The characters are well written and the connection between the different emotions aroused is skillful and mastered. The music, like a Tarantino but more "soft", plays an important role in the narration and therefore the adhesion to the universe and to the climax. Classical music rubs shoulders with that of opera or the Italian variety. This accentuates even more this universal side and recognizable by all beyond its Korean identity.
"Parasite" is very creative, unique, twirling, unexpected.
A universal big movie from corea and a master of Cinema Bong Joon Ho
Category: Buzz