« Tomb Raider » de Roar Utaug avec Alicia Vikander,Dominic West, Walton Goggins, Dominic West,Kristin Scott Thomas… Sortie Cinéma le 14 mars 2018
Lara Croft est une icone des jeux vidéo , vraie héroïne badass et « poule aux œufs d’or » ayant connu déjà 2 « adaptations » Cinéma , assez oubliables pour les cinéphiles profanes des jeux vidéos, sous les traits et la silhouette d’Angelina Jolie . La franchise se devait donc d’être réactivée selon les décideurs des studios. Alicia Vikander , actrice suédoise auréolée de son oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour « The Danish Girl » incarne cette nouvelle version de Lara Croft . Elle est donc la riche héritière d’un archéologue disparu, frondeuse, simple livreuse à vélo et en rupture avec l’immense empire laissé vacant de son père ! Elle va néanmoins suivre les traces de son géniteur et se hasarder sur une île du Japon pour essayer de résoudre un mystère, une malédiction et une menace dont les tenants et les aboutissants sont liés à la localisation d’un tombeau retranscris sur les livrets du défunt aventurier !
Alors que dire cette entreprise ? Le film apparaît au fil de l’eau comme un cahier des charges à remplir . Lara Croft fait du vélo (course urbaine) , court et saute de bateau en bateau (Yamakasi du pauvre) , s’extirpe in extremis d’une carcasse d’avion ,saute en parachute , se blesse, décrypte des énigmes peu convaincantes ,tire à l’arc et s’en sort avec un beau sourire ! Voilà voilà , le matériau Cinéma fait vraiment « échantillonnage » sans trop de saveur ni de plaisir . « Tomb Raider » est à peine divertissant , le premier tiers n’est pas ennuyeux mais les parties de bravoure (la scène de l’avion dans les chutes d’eau et l’évitement des pièges dans le sous-terrain) sont assez convenues. Derrière la caméra Roar Utaug , réalisateur norvégien, fait figure de « tâcheron-appliqué mais sans grande inventivité » ayant un peu trop vu les Indiana Jones de Spielberg . Mais tout dans le film est « en dessous » du niveau escompté . Comme une mayonnaise trop light ou trop épaisse, la tonalité semble décalée , comme à contre temps. Certains dialogues sibyllins semblent devenir subliminaux tellement l’intrigue est prévisible et les pseudo-rebondissements attendus. Pour une bonne idée , dix autres convenues , entre la BD et le jeu vidéo, s’empilent. Lara dit face caméra , se sortant de l’avion « Sérieux? « On a envie de la prendre au mot après ce morceau de bravoure sensé nous scotcher au fauteuil ! Quand le chef des mercenaires dit à ces hommes « Qu’on en finisse » quand il s’apprêtent à ouvrir le tombeau , on a hâte aussi que ça se termine . Et à la fin son pote asiatique dit « On est en vie ! » « Sans blagues » lui répond Lara à la sortie du sous terrain . Cet esprit très 1er degré et sans subtilité a un côté très BD . Tout dépend de l’attente du spectateur . « Tomb Raider » est plus un « produit » assez lambda, sans épaisseur, aux effets spéciaux dans la norme et aux scènes « creuses » sans créativité novatrice. Certains « mouvements numériques » de caméra (la course dans la jungle) m’ont fait même penser à la version calamiteuse de « Tarzan » de David Yates en 2016. La musique additionnelle (notamment les tambours ) est appuyée pour essayer de compenser le déficit visuel ou narratif du moment. L’action est quand même bien présente . Ce qui manque réellement c’est la vision d’un réalisateur confirmé comme ont pu l’être certains sur des franchises telles que « Mission Impossible » ou « James Bond ».
En fait les adorateurs du jeu vont sûrement retrouver leur repères même si le film ne tombe pas dans le piège d’enchaîner les « tableaux » à la vitesse maxi . C’est plus le mariage avec le septième art et la filiation à la tradition d’aventure qui fait cruellement défaut . Alicia Vikander apporte une certaine fraîcheur sage et une frimousse plus nature au personnage de Lara Croft tout en restant athlétique. Sa présence permet d’éviter le naufrage . Pour autant « Tomb Raider » semble être ciblé « jeune génération » avec un sentiment de déjà vu, de « rythme de croisière un peu pépère » sans surprises avec des personnages aux psychologies minima et une histoire sans grande originalité ni vrai enjeu , flirtant avec les poncifs, les facilités de forme !
PS :Je ne connais pas le jeu vidéo d’origine ni ses diverses évolutions , c’est vraiment l’objet cinématographique qui n’a pas suscité chez moi de grands ressentis de spectateur !