« The Last girl » de Colm McCarthy avec Gemma Arterton, Glenn Close,Sennia Nanua, Paddy Considine… Sortie Cinéma le 28 juin 2017
Une cellule , Mélanie, (Sennia Nanua), une petite fille noire en tenue orange de détenue, s’attache à un fauteuil, de son plein gré. Elle apostrophe les militaires par leur noms de façon polie et rappelle que les entraves doivent être vérifiées manuellement. Elle est amenée et parquée dans la salle de classe de madame Justineau (Gemma Arterton), habillée en treillis mais désirant sincèrement établir un lien « humain » au delà des cours professés. Qui sont ces enfants ? Ils représentent une alternative au virus qui a foudroyé le monde et l’Angleterre . Ils sont infectés par le gêne « zombie » et ont faim mais ont de longue période de rémission , ayant sûrement la capacité de s’auto-immuniser . Le dr Caldwell (Glenn Close) pense d’ailleurs trépaner Mélanie , la plus douée des « protégés » de Mme Justineau mais une attaque extérieure va en décider autrement !
Ce qui prédomine dans les deux premiers tiers de « The Last girl » c’est bien la singularité et l’originalité de l’axe choisi pour aborder le film de genre , le « zombie-movie » . Si George A.. Romero a été un précurseur, les réalisateurs anglais ont le savoir faire aiguisé sur ce segment. Danny Boyle avait rendu une copie très efficace avec « 28 jours plus tard » (2002) en tant que réalisateur et « 28 semaines plus tard » (2007) en qualité de producteur. Edgar Wright avait exploré le côté potache avec « Shawn of the Dead » (2004) .
Ici la singularité se dégage beaucoup aussi de la forme visuelle « soft » voir terne( la vision de Mélanie est un peu trouble à l’écran en période de crise, décors minimalistes, codes respectés …) . La musique est aussi un élément constitutif de l’environnement hostile et « insécure« . Elle est signée par Cristobal Tapia De Veer , un chilien vivant au Canada. Il a pris l’option d’insérer des voix d’enfants dans sa musique ce qui accentue le sentiment étrange d’oppression. « Avec ma musique j’ai essayé de garder en avant la voix de la petite fille tout au long, même dans ces scène d’action, pour que l’on reste tout le temps sur sa perception. »
Une sorte d’expédition improvisée avec les principaux protagonistes précités et Mélanie vont devoir faire face aux zombies disséminés dans le centre ville. La faim et la découverte d’un laboratoire itinérant vont changer la donne.
Colm McCarthy réussit son pari de dynamiser le concept pendant les deux premiers tiers de « The last girl » puis dégringole vers le plus convenu . La horde d’enfants perdus contaminés n’est pas une bonne trouvaille et renvoie par instant à « The road warrior » (l’enfant au boomerang) ou aux rejetons de « Mad Max Au delà du dôme du tonnerre ». L’originalité a disparu et la décision « finale » prise par Mélanie peut désarçonner puis qu’elle en’est justifiée que par une réponse sibylline au Dr Caldwell !
Le casting est bien choisi .L’univers sobre du film reste anxiogène ce qui ravira les aficionados du genre mais peut faire décrocher les autres à terme par un épilogue plus contestable et convenu.
PS Gemma Arterton reste malgré tout sexy en pantalon treillis et pull-overs trop amples !