The Last Face de Sean Penn avec Charlize Theron , Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos…Sortie Cinéma Mercredi 11 Janvier 2017 Présenté en Compétition à Cannes le 20 mai 2016 Sélection Officielle
Sean Penn est un acteur engagé , il avait notamment participé activement au programme d’aide en faveur d’Haïti après la catastrophe naturelle qui avait touché le pays . Ici le script met en avant la difficulté de l’intervention des ONG et notamment Médecins du monde dans les pays africains en guerre civile et en instabilité chronique (Libéria/ Sierra Leone…). En parallèle une histoire d’amour entre 2 médecins humanitaires , l’un, Miguel Leon, baroudeur de terrain et l’autre Wren Petersen alternant les missions et la direction d’une ONG .
Autant le dire tout de suite le film dure 2H 11 et on les sent passer ! En effet il faut attendre bien 40 minutes , avec la scène du « dentifrice » , pour enfin rentrer dans le film et croire un peu à cette histoire d’amour contrariée ! Auparavant Sean Penn nous montre des atrocités en zone de guerre (Soudan/ Sierra Leone)) avec une base de l’ONU, un speech lors d’un concert caritatif, le haut commissariat aux droits de l’Homme à Genève… On se croirait plus dans un documentaire un peu fouillis que dans un film de fiction ! Le préambule est long , sans vraiment une cohérence flagrante au niveau narratif et visuel.
Beaucoup de bonnes intentions, des images spectaculaires et léchées (le chef op a fait son job), une voix off du personnage de Charlize Theron beaucoup trop présente font que le film , déjà, part avec un handicap.
Et que dire de l’histoire d’amour entre ces 2 idéalistes ! Déjà l’alchimie entre les 2 acteurs n’est pas évidente . Javier Bardem est un roc un peu trop neutre dans son interprétation de ce médecin distancié et coureur de jupons pour qu’on y croit vraiment. Une des rares scènes où on palpe l’idylle naissante tient en une seule phrase :
On est tous les deux pas fatigués dit la doctoresse après une opération difficile
La scène de la séduction via le dentifrice avec le rideau de canis suit juste après .Elle va désamorcer l’indifférence et amorcer l’histoire d’amour. C’est un peu maigre pour illustrer la passion entre 2 êtres. et surtout leur « fusion potentielle » ne restera pas forcément évidente à l’écran .Le traitement est très lisse, un peu trop papier glacé , il manque de l’aspérité dans cette histoire . Une spectatrice à la sortie de la projo : « Charlize Theron est magnifiée par Sean Penn dans le film mais on aurait aimé la voir plus vulnérable et moins glamour proprette ! »
La musique d’Hans Zimmer alterne le gros volume et les chants africains traditionnels mais n’apporte rien au récit !
C’est d’autant plus dommage que le rôle que joue Charlize Theron (émouvante dans quelques scènes ou trop « parfaite » dans d’autres) se rapproche de son histoire personnelle. Elle est sud africaine comme l’héroïne et a eu des rapports plus que difficiles avec son père . On ne perçoit cette vulnérabilité livrée que l’espace de quelques plans. Je crois que c’est le film où Charlize Theron pleure le plus à l’écran !
Entre le quotidien des ONG et l’histoire d’amour les « proportions » sont mal dosées pour nous intéresser vraiment , s’en suivent des ruptures de rythme, du coup le film est haché, cela fausse le propos en y enlevant de la crédibilité. Quelques scènes font même penser à du Lelouch, c’est dire !
Sean Penn fait une sortie de route et entraîne avec lui Charlize Theron, toujours très photogénique. Le film n’est pas nul comme annoncé, il est tout simplement pas complètement raté mais pas vraiment réussi ! The Lasr face est un film malade n’ayant pas trouvé « la formule cinématographique » pour créer une alchimie ou au minima des émotions ou un intérêt constant et pérenne .
Une grosse attente déçue !