Moonlight de Barry Jenkins avec Alex R Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes, Naomie Harris, Mahershala Ali … Sortie Cinéma 1er février 2017
« Moonlight » propose de nous conter le parcours difficile de « little (enfant) Chiron (ado) Black (adulte) », un afro américain vivant à Miami , conspué dès son plus jeune âge par ses camarades de classe. Au delà de cette douleur et de la pression des autres , Chiron s’interroge dès l’enfance sur les raisons de ce rejet lié en substance à son attitude « non virile » de petit garçon . Son homosexualité va s’affirmer , de manière timide et craintive et son parcours sera dictée par les épreuves subies lors de ses premiers pas dans cette vie hostile et difficile !
Jenkins essaie de limiter le misérabilisme de son sujet , en jouant sur les nuances et les non dits . Son cinéma « social » alterne le réussi (la filiation consentie avec le caïd dealer incarné avec charisme par Mahershala Ali) , le déjà vu (les rapports conflictuels et aimants avec sa mère droguée et démissionnaire) et le suggéré sensible (les scènes intimes sur la plage lors de son premier rapport et les retrouvailles à l’âge adulte) . Est ce que cela suffit pour faire le « grand film annoncé » (critiques dithyrambiques) favori aux Oscars 2017 ? Pour ma part , la réponse est … Non !
« Moonlight » reste un film indépendant sensible au ton intimiste et « lambda » au niveau de la forme. La caméra tournoie à quelques moments du film , symbolisant peut être le tournis ressenti par Chiron face aux injustices, à l’intolérance et l’homophobie de certains, à la dureté de cette Vie, mais la réalisation reste très classique.
Le problème , avec ce genre de film, c’est que si on y entre pas dès le départ , cela va paraître long, creux et au final assez vain ! C’est ce qui s’est produit pour ma part ! Le personnage de ce jeune black, en quête d’identité, n’a pas déclenché l’empathie nécessaire à l’adhésion . Alors , pour sa défense , Barry Jenkins évite le pathos et les gros sabots d’un Cinéma comme celui de Lee Daniels par exemple ( « Precious » / « Le Majordome » ) ou le côté arty – caméra à l’épaule un peu énervant d’Andrea Arnold (« American Honey ») !
Néanmoins , « Moonlight »va grossir la liste des films encensés par la twittosphère ,par une certaine critique élitiste et porté par une hype, à mes yeux , non justifiée ! A vous de voir , vous êtes prévenu !
PS:A noter que la société de Brad Pitt « Plan B » est co-productrice du film !