« K.O » de Fabrice Gobert avec Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni , Pio Marmaï , Clotilde Hesme … Sortie Cinéma 21 Juin 2017
Antoine Leconte (Laurent Lafitte) est une « huile », un manager arrogant, cynique,sûr de lui dans le monde impitoyable de l’audiovisuel . Il mène sa vie et son équipe avec poigne sans épargner quiconque et assouvissant ses plaisirs sans états d’âme. « Demandez pas les choses . Obtenez les ! «
Il reçoit un message anonyme « Vous allez mourir » . Après une alerte se matérialisant par une douleur à la poitrine , il se réveille à l’hôpital et se souvient avoir été blessé par balle . Mais le corps médical lui assure que c’était une crise cardiaque ! De plus il est devenu simple présentateur météo ! Sa vie est donc chamboulée voir complètement « changée » ! Alors est ce une nouvelle réalité ou une perception artificielle ? Une sorte de rédemption transitoire ? Ou un simple voyage cérébral du à son état comateux ?
Fabrice Gobert est connu pour avoir réalisé « Simon Werner a disparu », déjà singulier et talentueux et la série teintée d’étrangeté et d’audace , reconnue internationalement , « Les Revenants » . Il reste fidèle à son univers et à sa propension à faire participer le spectateur dans la compréhension et l’interprétation des histoires qu’il met en scène . « K.O. » n’ y déroge pas . Et c’est cet aspect créatif »participatif » qui fonctionne .
Son personnage principal, comme sorti d’un épisode de la Quatrième dimension, va se démener pour essayer de retrouver sa vie mais en changeant ses priorités . Il se voir confronter au déclassement social et à l’envie de reconquérir sa femme . « Tu as l’impression que ta vie est une escroquerie , tout le monde te ment . »
Une autre lecture du film , au delà du « thriller psychologique » , peut aussi dénoncer une société mercantile et égoïste où les priorités et les valeurs sont faussées. L’originalité de « K.O. » réside aussi dans une sorte de fausse linéarité dans le rythme et la conduite du récit . Le début et la fin sont punchy et une sorte de langueur touche le film entre les deux malgré la révolte du personnage désarçonné.
« On croit connaître les gens , on se trompe tout le temps. » dit Solange (Chiara Mastrioanni) son ex compagne. Laurent Lafitt est très bon en salaud distancié, dépassé, en quête de rédemption . Le comédien trace son chemin dans le Cinéma français en enchaînant les genres (« Elle l’adore »/ « Papa ou Maman »/ »Elle »..) avec justesse et charisme. Ce qui manque peut être au film c’est un style visuel plus affirmé (un clin d’oeil est fait à « Fight Club » de Fincher) et une intrigue plus tenue sur la durée . Mais l’audace du propos et la justesse des interprètes est à saluer .
PS Prêtez l’oreille du dernier son du film et vous aurez le début de réponse à vos interrogations