“French Connection » est considéré comme un classique du film policier réalisé en 1971 par William Friedkin, un des nombreux représentants du Nouvel Hollywood (approche réaliste et nouveaux styles de narration). Il remporta la statuette du meilleur réalisateur pour ce film
L’intrigue se situe à Brooklyn symbolisé par le célèbre pont mythique (Guillaume Canet y fait un hommage appuyé dans « Blood Ties ») ! Deux flics du Narcotic Bureau de New York enquêtent, presque par hasard, sur une seconde main de la pègre locale (Tony Lo Bianco au physique de gangster scorsesien). L’instinct de Popeye Doyle l’un des deux détectives va le conduire à soulever le lièvre (les courses poursuites sont bien présentes !) d’un trafic de drogue venant de Marseille (La french Connection !). Les trois points forts du film sont la réalisation, l’aspect très réaliste et l’interprétation.
Friedkin marque le Cinéma des années 70 avec ce film témoin de son époque (les voitures, les rades crasseux, les bars avec les chanteuses noires…) mais empreint d’une modernité intemporelle ! Dans la scène d’ouverture où les deux flics pourchassent à pied un dealer, il utilise le travelling latéral avec fluidité accentuant la vitesse et la véracité de la scène. Ne parlons pas de la scène d’anthologie qui intervient après 1 heure, celle de la course poursuite à distance entre une voiture et un métro aérien, quand Doyle veut appréhender le tueur à gages qui a tenté de le tuer !
Les plans alternent une caméra embarquée dans la voiture près du conducteur, des images à hauteur de pare-chocs donnant là encore une impression de vitesse et de réalisme très moderne et les embardées de la voiture slalomant entre les autres « grosses américaines » sous le métro ! la véracité et le sentiment réel d’urgence se font ressentir d’autant plus que Friedkin n’avait pas demandé toutes les autorisations pour tourner .
Ce film est « la chasse » (titre d’un autre film de Friedkin) lente, méthodique et mouvementée de flics de Brooklyn face à un trafic organisé et malin symbolisé par le personnage distingué de Charrier joué avec une certaine distance et roublardise par Fernando Rey.
Gene Hackman compose un Popeye Doyle impulsif, violent, jusqu’auboutiste, dépravé, un poil raciste mais combattif et teigneux.Il obtint l’oscar pour ce rôle. Roy Scheider (Russo) est plus en retrait avec son personnage d’acolyte toujours partant pour suivre Doyle.
Ce film est un vrai « film de gendarmes et de voleurs » à la sauce US avec des courses poursuites, des filatures et des fusillades.
L’univers poisseux cher à Friedkin et bien présent dans sa filmo plus tard est esquissé ici lors de la scène finale de l’entrepôt désaffecté avec un décor qui suinte et des protagonistes aux abois dans le froid. La musique lancinante de Don Ellis est aussi raccord avec l’univers de Friedkin.
« French Connection » remporta un succès mondial et 5 oscars dont le Meilleur film, meilleur réalisateur et donc meilleur acteur .Deux ans plus tard il réalisa un autre classique de genre, « L’exorciste » film d’horreur stylisé. Ces deux films restent ces deux plus gros succès commerciaux à ce jour.
Je me méfie toujours de l'emploi du mot