« D’après une histoire vraie « de Roman Polanski avec Emmanuelle Seigner, Eva Green, Vincent Perez, Dominique Pinon, Josée Dayan… Présenté HORS COMPETITION au Festival de Cannes le samedi 27 mai 2017 Sortie Cinéma le 1er Novembre 2017
Salon du livre, plan fixe, une romancière à succès (Delphine/Emmanuelle Seigner) signe son dernier bouquin , éreintée , elle décide d’arrêter les dédicaces bien avant la baisse d’affluence. Elle croise une femme énigmatique (Elisabeth/Eva Green) , fan de son travail , dégageant tout de suite un pouvoir d’attraction et un sentiment de compréhension à son égard. « J’ai rencontré une fille vraiment intéressante, remarquable dans l’écoute ». Elle , diminutif d’Elisabeth , se présente comme une nègre pour gens célèbres issus du monde du sport ou de la chanson . Delphine, en état de faiblesse psychologique, de lassitude morale et de « panne créatrice » (le syndrome de la feuille blanche) va trouver en Elisabeth une confidente omniprésente.
Cette relation d’osmose amicale entre les deux femmes va évoluer vers l’intrusion vénéneuse et progressive d' »Elle » devenue collante et agressive dans la vie de l’écrivaine . « Je me demande s’il n’y a pas quelqu’un qui prend possession de moi » .Elle l’isole pour mieux se l’approprier. La tension, les ennuis vont laisser place à la connivence amicale du début . La névrose et le meurtre « calculé » ne sont pas loin !
Disons le d’emblée , ce qui fait le sel de ce film c’est le retour d’Eva Green dans un film français depuis l’oubliable « Arsène Lupin » de Jean Paul Salomé de 2004 . Elle y incarne cette femme d’apparence posée , admiratrice intrusive, névrosée , mythomane et toxique avec un certain talent .
Pour le clin d’œil Eva Green a une intonation de voix très proche de sa mère, Marlène Jobert , dans la première partie du film !
Et autre remarque anecdotique , le personnage qu’elle incarne se fait nommer « Elle » pour Elisabeth en VF et « Her » pour « Hermione » pour les sous-titres « anglais »!
A mes yeux ,Emmanuelle Seigner n’est pas forcément un choix judicieux pour le rôle titre de Delphine. elle manque cruellement de présence, d’empathie naturelle et de subtilité dans son jeu pour incarner cette écrivaine aux failles intimes béantes .
Le film est une adaptation du livre à succès couronné de prix de Delphine Le Vigan. C’est un détournement désiré de la fameuse et sempiternelle mention « tirée d’une histoire vraie » .Delphine Le Vigan entremêle des aspects de sa vraie Vie et construit une intrigue sciemment tendue jusqu’à l’extrême. (voir Interview en bas d’article)*. « D’après une histoire vraie » est un thriller psychologique entre « JF partagerait appartement » et « Misery » . Polanski avait déjà abordé , avec une certaine justesse ce côté thriller (plus spectaculaire c’est vrai) lié au monde de l’édition avec « The Ghost writer » en 2010. Ici il n’apporte ps vraiment sa patte et le film véhicule une impression de déjà vu !
« D’après une histoire vraie » aurait pu s’appeler « Une femme sous influence » ou « L’Emprise ». Polanski si brillant dans le traitement de la psychose névrotique à ses débuts avec « Repulsion » (1965) livre une adaptation sage et convenue d’un livre à succès .
On espère qu’Eva Green , accaparée par ces tournages en langue anglaise (le personnage de Vanessa Ives dans les 3 saisons de Penny Dreadfull , ses compos chez Burton …) se laissera à nouveau tenter par un projet français ambitieux !
Avis Cinefeel audio avec « petit contre sens » rétabli par l’interview de Delphine Le Vigan !
SEANCE LIVE D’APRES UNE HISTOIRE VRAIE – Stéphane Valette – L’Actu des Blogs Ciné
Note d’intention vidéo de Delphine Le Vigan*: