Dallas Buyers Club (2014) de Jean Marc Vallée avec Matthew Mc Conaughey , Jared Leto, Jennifer Gardner…
Juillet 1985, Ron Woodroof est un texan pur sucre, limite homophobe, électricien, compétiteur de rodéo, queutard et amateur de drogues, de sexe et d’alcool ! Sa vie bascule lorsqu’il est diagnostiqué séropositif et porteur du HIV ! C’est le début de l’épidémie de Sida aux Etats Unis et lui l’hétéro ne comprend pas tout de suite les causes de sa contamination. Le médecin de l’hôpital lui avoue sèchement qu’il ne lui reste que 30 jours à vivre !
Le texan « cabocheur » va refuser le coté inéluctable et définitif de sa maladie. Son instinct de survie et sa volonté vont peu à peu le pousser à se confronter au système de santé US protectionniste et régulé. Les institutions et la FAD Food and Drug Administration, organisme fédéral de validation des médicaments et de leur tests et programmes sur les humains vont devenir les adversaires de ce combattant du dernier souffle.
Le texan si macho va se lier d’amitié avec un travesti drogué (Jared Leto), créer un club d’acheteurs de drogues ou médocs autorisés dans d’autres pays pour lutter contre HIV mais pas légaux aux States . Il va importer ses drogues et se les administrer !
Sa quête de survie va peu à peu le rendre humain, sensible, altruiste et solidaire. Sa vie, autrefois auto centrée , va s’ouvrir sur les autres avec sa bataille incessante personnelle, en forme de lutte viscérale , colérique contre la rigidité du système et la maladie. Il va s’improviser importateur de médicaments non homologués aux USA mais efficaces au Japon , au Mexique…
Le duo Mac Conaughey/ Leto pourrait faire penser à celui de « Midnight Cowboy » où 2 paumés à la dérive dans les années 70 faisait face à la misère sociale et sexuelle (Dustin Hoffman/ Rizzo et Jon Voight/ Joe Buck) . Mais ici il est plus question de misère sanitaire même si le coté sexuel est la cause et le social la conséquence.
La mise en scène de ce film indépendant est sobre, épurée, avec un style très docu-fiction (au niveau de l’image, décompte par jours …) , au plus près des personnages . Le procédé, à peine utilisé de la douleur symbolisée par une mire sonore subie par le protagoniste est judicieuse.
Matthew Mac Conaughey fait une vraie performance celle qu’on attendait. Au delà de sa transformation physique (« tête d’épingle » et corps décharné) ,il a perdu de nombreux kilos pour le rôle, il se met à nu lors notamment de 2 scènes où il craque et pleure (dans la voiture, au bord d’une autoroute au jour 29, désespéré, avec un flingue à la main). Le film évite le pathos (même Jared Leto dont l’interprétation ne m’a pas beaucoup touché, est juste quand il s’abandonne à l’aune de la fin et s’effondre : « je ne veux pas mourir ») Jennifer Garner en femme médecin compatissante et en empathie avec le combat de Woodroof apporte par petites touches une note plus légère au film
DallasBuyers Club reste un film indé social « tiré d’une histoire vraie » marqué par l’empreinte et le talent de Matthew Mac Conaughey , un film de genre à lui tout seul. Il obtint l’Oscar du Meilleur Acteur « devant » Leo Di Caaprio dans « Le Loup de Wall Street » . Leto engrangea aussi l’Oscar du best supporting role.
PS A noter la présence de Griffin Dunne , autrefois découvert dans After Hours de Scorsese, qui fait un composition –caméo savoureuse en docteur radié fourgueur de drogues illégales et alternatives.