Brooklyn de John Crowley avec Saoirse Ronan, Emory Cohen, Domhnall Gleeson… Sortie Cinéma 9 Mars 2016
Le premier plan du film s’ouvre sur Saoirse Ronan incarnant Eilis Lacey jeune irlandaise catholique effacée mais volontaire !
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle prend bien la lumière et que son interprétation et son visage seront solaires tout au long du film.
Décidant de quitter son Irlande natale pour se retrouver à Brooklyn, Eilis (prénom quasi similaire et clin d’oeil à la « porte de l’immigration » Ellis Island) va devoir s’adapter à un nouveau mode de vie loin de sa famille. Elle va faire face à son déracinement, dévoiler ses sentiments désorientés et peu à peu faire son apprentissage appliqué (la scène des spaghettis, son aisance relationnelle progressive…) et difficile face à une Amérique certes accueillante mais si différente
John Crowley (réalisateur irlandais) et Nick Hornby (scénariste et « adaptateur » de l’histoire écrite par le romancier irlandais Colm Toibin ) réussissent à nous transporter et à suivre avec empathie le parcours de cette jeune immigrée. Un beau portrait de femme forte tiraillée entre ses sentiments et ses 2 cultures dans l’Amérique des années 50 où l’héroine peu à peu va s’affirmer et faire des choix. Brooklyn est une brise irlandaise aux « embruns romanesques » venant effleurer nos visages et nos rétines.
Le film est un petit bijou où les maitres mots sont la délicatesse, la finesse et la sensibilité. Le traitement n’est pas cliché et évite les écueils du maniérisme mièvre suranné et du pathos sans âme !
Et Brooklyn doit beaucoup à Saoirse Ronan, lumineuse et émouvante ! Saoirse est un prénom celtique signifiant « Liberté » ! Est-ce que ces origines irlandaises ont permis à l’actrice de se fondre avec autant de facilité apparente dans « l’âme » d’Eilis ?
En tout cas Saoirse (21 ans) rencontre avec Eilis son premier grand rôle adulte après Lovely Bones (2010) et Hannah en 2011. Nous sommes loin de la « collection Arlequin », ici, le charme « désuet » opère, il est subtile, classique et magnifié par la beauté de son interprète ! L’actrice était nommée aux Oscars 2016 pour ce rôle et ce n’était que justice !
Après le très réussi Carol de Todd Haynes le Cinéma US explore les années 50 à travers des portraits singuliers de femmes !
Si vous voulez voyager avec bonheur dans l’Irlande et le New York des fifties , courez-y !