« Born to be blue » de Robert Brudreau avec Ethan Hawke , Carmen Egojo,Callum Keith Rennie… Sortie Cinéma le 11 Janvier 2017
C’est l’histoire d’amour entre un musicien de jazz et une actrice qui enchaîne les auditions sans grand succès ! Non ce n’est pas « La La Land » , ni « Loving » car ici il est question aussi d’amour mixte !
« Born to be blue » dresse le portrait d’un des plus grands musiciens de jazz de sa génération, un trompettiste blanc , héroïnomane, charmeur, fragile . Sa musique sera basée sur l’émotion , l’improvisation , plus que sur une technique irréprochable ! Il mettra sa vie dans sa musique : « ça sonne presque faux mais c’est génial » lui dit Dizzie Gillespie.
Le film est sorti aux Etats Unis en 2015. Il a écumé les festivals (Toronto TIFF 2015 / Deauville 2016) et sort en circuit restreint en france en ce début 2017 . La distribution de ce film est à l’image de la vie de Chet Baker, difficile !
Robert Brudeau livre un « biopic » original , centré sur la période de Chet Baker entre 1954 et 1966. Il alterne les scènes en noir et blanc et la narration est faite de flash back tout en imprimant un rythme très non chalant (hommage au style de l’interprète ?) et un peu paresseux au film !
Il montre l’importance aussi des femmes dans la vie du musicien .
Sur cette période ce sera sa romance avec Jane , rencontré sur le tournage d’un film qu’on lui consacrait ! Cela donne aussi une jolie scène quand lors de leurs ébats amoureux l’actrice lui dit « Fais comme si j’étais un instrument…respire ». La musique de Chet Baker est empreinte de mélancolie , de spleen (le « Blue ») et d’émotion brute !
Ethan Hawke fait une composition tout en finesse « torturée » et nuance sensible en évitant de surjouer son personnage habité par le doute , ne tombant pas dans la caricature et les tics d’interprétation ,
Content de revoir cet acteur , en dehors des films de genre (Sinister/ American Nightmare…) dans lequel il s’est cantonné ces dernières années , hormis sa collaboration avec Linklater (Boyhood).
« Born to be blue » mérite d’être vu pour ses intentions, l’interprétation de Hawke . Le film a des qualités, notamment il gagne en intensité et enjeux dans le dernier tiers, Néanmoins , on ne peut s’empêcher de penser ce que des réalisateurs comme Scorsese, Aronovsky ou Chazelle auraient pu faire d’un tel sujet . Brudeau montre bien le manque de confiance de Chet Baker , habité par ses démons, le jazz et la drogue . Les morceaux musicaux ne sont pas légion et c’est dommage (problème d’achat des droits peut être). Les deux scènes chantées « My funny Valentine » et « Born to be blue » sont très réussies ! Une impression d’inabouti se dégage de ce film « sage » dans la forme (côté arty avec le noir et blanc) et manquant de tension maîtrisée sur toute la durée du film !
Pour les amateurs de jazz et notamment Chet Baker , un magnifique portrait avait été signé en 1988 , année de la disparition du trompettiste , par Bruce Weber dans un documentaire « Let’s get lost » !