« Baby driver » d’Edgar Wright avec Ansel Egort , Kevin Spacey, Lilly James, Jon Hamm, Jamie Fox, Jon Bernthal … Sortie 19 Juillet 2017 Vu en AVP le 14/06/2017
Edgar Wright est un cinéaste britannique , considéré comme un petit prodige par les fans de comédies déjantées emmenées par le duo Simon Pegg -Nick Frost . Il a donc commis une trilogie à succès baptisée « Blood and Ice cream » pastichant les films de genre : les zombies (« Shaun of the dead »), le(s) policier(s) « Hot Fuzz » et le film de potes détourné en film SF » Le dernier Pub avant la fin du monde « .
Ici avec « Baby Driver » , ce n’est plus le pastiche pur , ni la comédie loufoque mais plutôt un hommage et le renouvellement d’un genre : le film de braquages . Edgar Wright (on set à droite) dit volontiers qu’il a revu plusieurs fois « The Driver » (1978) de Walter Hill où un chauffeur de truands, beau gosse et mutique , incarné par Ryan O Neal , joue des coups de volant de manière experte ! C’est un de ses films de chevet !
Un jeune homme, surnommé « baby » (Ansel Egort) , aux allures d’ado attardé avare en paroles , écouteurs rivés dans les oreilles, participe à des braquages orchestrés par Doc (Kevin Spacey) dont il est débiteur . Ce « baby driver » conduit une équipe chaque fois différente, et arrive avec sa dextérité hallucinante de chauffeur à semer les poursuivants et les forces de l’ordre . Un trauma le hante depuis son enfance. Sa vie change et un espoir de rédemption semble se matérialiser quand il rencontre une jeune serveuse du nom de Debora (Lili James).Mais son émancipation et son désir de « sortir » de la bande de bad guys ne va pas être si évidente !
Disons le clairement, c’est avec un a-priori circonspect que je me rendais à la projo ! Edgar Wright joue avec les clichés (« la génération Y »/ La voiture rouge/ les bad guys/ l’amourette…) pour mieux les réinventer et les sublimer ! « Baby Driver » est monstrueusement fun et s’annonce comme le blockbuster cool de l’année. Est ce son éviction de « The Ant-man » en plein tournage qui lui a donné cette force créatrice survitaminée ? Toujours est il que le film ne fait pas de sortie de route . C’est rythmé, moderne et vintage (les K7) à la fois et surtout rarement un film n’a utilisé la musique comme support créatif dans un film d’une manière aussi « libre » et maîtrisée . A aucun moment , le film ne tombe dans le piège du « clip de 2H déguisé en long métrage » . La musique apparaît comme un ou des personnages presque à part entière , ou au minima comme des sortes de ponctuations « boostantes » au service de la narration. Wright utilise « The Commodores » , « Queen « , « Barry White » avec coolitude !
« Baby Driver » est implacable car il passe très vite vers le film noir, sombre et violent . La caméra tournoie , le musique est omniprésente .
Edgar Wright est un cinéaste cinéphile et ne rate pas non plus son casting . Ansel Egort , vu dans le teenage movie larmoyant « Nos Etoiles contraires » & « Men Woman children » , s’en sort très bien dans le rôle titre ! Il a des allures d’ « Ashton Kutcher jeune » ! Jon Hamm , enfin échappé de « Mad men » compose un méchant vengeur avec délectation. Jamie Fox compose un tueur dangereux sans pitié ni scrupules et sans morale. Lilly James est craquante à souhait. « Baby Driver » permet aussi de retrouver Jon Berntahl (Sicario/Wind River) Kevin Spacey inquiétant mais en service minimum et Paul Williams (« Phantom of the paradise ») pour un caméo .
« Baby driver » est un pulp movie vitaminé, tendu qui vous fera trépigner sur vos sièges . Les scènes d’action sont légion et jumelées avec une playlist excellente. Quand la culture pop rencontre l’adrénaline cela donne un « fucking good movie » , un blockbuster nouvelle génération pulvérisant les codes des productions lambda et aseptisées ! Go Go et comme dirait un rappeur bien connu « C’est de la bombe…Baby » !
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