A United Kingdom d’Amma Assante avec David Oyelowo

« A United Kingdom » d’Amma Assante avec David Oyelowo, Rosamund Pike, Terry Feto,Jake Davenport, Jessica Oyelowo… Sortie Cinéma le 29 mars 2017 

En 1947 Seretse Khama (David Oyelowo) est le futur héritier du trône d’un pays d’Afrique australe , le Bechuanaland sous protectorat anglais. il finit ses études à Londres et va bientôt rejoindre son pays pour y devenir « monarque ». Il rencontre Ruth Williams, une secrétaire blanche britannique,tombe amoureux et l’épouse. « Je rêve d’une Afrique égalitaire sans différence entre les noirs et les blancs » dit le futur leader noir. Son voisin le plus proche est l’Afrique du Sud et son apartheid  . Il va vite déchanter et va se heurter à une levée de boucliers venant de sa propre famille (son oncle , le régent) et de la Grande Bretagne , empreinte d’un paternalisme tutoral politique hérité de la colonisation. La géo-politique et ses règles pernicieuses , les intérêts économiques en jeu vont aussi stopper son accession au trône. Son couple et la force de son amour pour sa femme vont lui permettre de faire face aux épreuves , à l’opposition. Au fil du temps le néophyte va jouer avec la diplomatie, ses mesquineries, en optimisant les stratagèmes légaux contre cette Grande Bretagne calculatrice et omnisciente.

Les quatre atouts du films sont les interprètes, la qualité de la photo, le caractère classique assumé du film et l’aspect méconnu de ce pan de l’Histoire .

David Oyelowo est à la genèse du projet et co-producteur du film . Ce britannique d’origine nigériane a incarné Martin Luther King dans « Selma » (2014).

A UNITED KINGDOM, David Oyelowo, 2016. © The Weinstein Company

Il a décelé l’aspect romanesque et fort de l’histoire de ce leader noir « frondeur », précurseur du mariage mixte ayant  amené son pays à l’indépendance en créant le Botswana. Son personnage est humain, empreint de doute et de dépit mais trouve aussi sa force dans son amour pour sa femme. Son interprétation est toute en finesse, conviction et sincérité

« A united kingdom » est aussi l’occasion de retrouver le talent et les yeux amandes de Rosamund Pike , l’inoubliable interprète de « Gone Girl » de David Fincher en 2014 .Les traits sont un peu plus creusés. Elle présente son rôle en disant « C’est un femme blanche tentant d’appartenir à un monde de noirs ».
Elle incarne une femme amoureuse, apeurée, abattue (« On a sous estimé tout ça ! « ), prenant confiance malgré les épreuves, courageuse, maline, intelligente, intuitive et pugnace. Un beau rôle pour l’actrice .

La photo du film est vraiment réussie . Les couleurs chaudes de l’Afrique sont vraiment bien retranscrites en utilisant des orangers fidèles, à l’âpreté naturelle des sites. La chaleur étouffante se ressent par moments. Les scènes du Londres de l’après guerre , le soir, quand les deux amoureux se promènent sous les lampadaires sont belles. Les grincheux diront que le film est linéaire et manque peut être d’emphase et de lyrisme. Mais c’est ce parti pris de traitement classique aussi qui séduit .

Dans la série des films « based in a true story » « A United Kingdom » est classieux, intéressant, prenant et optimiste. Ce biopic répond à une des finalités du Cinéma , s’évader et apprendre l’espace d’une séance ! A noter que des capitaux français via Pathé et Canal + co-producteurs font de « A united kingdom » un film franco-britannique !

Lors d’une scène , le futur monarque doit faire un discours devant la tribu de dignitaires . Au final , l’ensemble des membres de l’asemblée crient « Pula » ce qui signifie « pluie » et implique leur assentiment et qu’ils sont contents ! Au générique de fin , le spectateur doit pouvoir lui aussi crier « Pula » car un vrai plaisir de Cinéma a été au rendez vous !*

Complément AUDIO via « Le coin des blogs » sur Séance Radio le 04 Avril 2017