The Lost City of Z de James gray avec Charlie Hunnam

17/03/2017 05:09

« The Lost City of Z » de James Gray avec Charlie Hunnam, Sienna Miller, Robert Pattinson, Tom Holland, Angus Macfadyen… Sortie Cinéma le 15 Mars 2017

Quand le premier trailer tendu, intrigant, hypnotique  de « The Lost City of Z » est sorti en avril/mai 2016 destiné au Marché du film et aux acheteurs potentiels , la frustration de ne pas le voir  au festival de Cannes n’avait d’égal que l’excitation cinéphile procurée par ces premières images grandioses.

Il aura donc fallu attendre un an pour voir « The Lost City of Z  » sur grand écran . James Gray va consacrer un périple de 5 ans au film pour le monter financièrement , le concrétiser au niveau casting (Benedicte Cumberbatch / Brad Pitt, producteur dès le début, furent plus que pressentis) et faire face aux difficultés de tournage d’une telle entreprise .

L’histoire , adapté d’un roman , raconte  la vie véridique  du Major Percy Fawcett , « aventurier-topographe » britannique du début du XXème siècle connu pour ses voyages et ses expéditions en Amazonie . James Gray s’est intéressé à un destin « bigger than life » et dresse le portrait d’un explorateur , père de famille , consumé par la passion dévorante de découverte d’une autre civilisation et d’une cité perdue qu’il appellera « Z » ! « A la mort , le véritable sel de la Vie » dit le personnage jusqu’au-boutiste et assoiffé d’aventures de Fawcett  .

A la vision de « The Lost City of Z » , les références cinématographiques de renom apparaissent par petites touches . Les réceptions  de retour en Angleterre font penser visuellement à l’univers de Visconti (« Le guépard ») ou de Cimino (« La Porte du Paradis) . Les voyages en forêt et le périple sur le fleuve renvoient à Werner Herzog (Fitzcaraldo) et Coppola (« Apocalypse Now). Le côté déterminé, « obsessionnel cartésien » et aux bords d’une folie mesurée , par de rares moments, donne au personnage de Fawcett un cousinage avec celui de « Lawrence d’Arabie » de David Lean .

Charlie Hunnam, Tom Holland

Le travail de Darius Khondji (« Seven ») , directeur de la photographie déjà sur « The Immigrant » est somptueux : les plans nocturnes, la photo  lumineuse en Amazonie aux accents picturaux, l’ambiance gris-bleu des tranchées de la guerre de 14-18 , la sobriété retranscrite en Angleterre… Tout est ciselé et apporte une force visuelle indéniable au film.

L’interprétation de Charlie Hunnam (« Sons of Anarchy » « Pacific Rim ») est sobre mais habitée. Il compose avec justesse un major Fawcett, charismatique, pugnace,téméraire, idéaliste luttant pour sa rédemption sociale en assouvissant sa passion de l’exploration. Sienna Miller est convaincante en femme forte aimante et compréhensive . Robert Pattinson , quasi méconnaissable, joue à contre emploi un fidèle assistant d’expédition.

Au delà de l’aspect visuel totalement maîtrisé, James Gray impose un rythme narratif lent et « lancinant » à son film . Cette langueur assumée peut être vraiment un frein à l’adhésion. Ce qui manque aussi cruellement à l’ensemble est l’absence d’une musique marquante ou un standard reconnaissable. Un score musical original aurait magnifié les instants cruciaux dans la jungle amazonienne , par exemple, en apportant un lyrisme supplémentaire à l’entreprise, une certaine fluidité à l’ensemble et une accessibilité plus facile .  Gray revendique son admiration pour l’oeuvre de Francis Ford Coppola . Ce dernier n’a jamais « occulté » cet aspect musical si important (Nino Rotta pour « Le Parrain », The Doors pour « Apocalypse Now »…)

« Il ne nous arrivera rien , nous avons un autre destin » dit Fawcett à son fils à la fin du film. Espérons que « The Lost city of Z » rencontre son public et connaisse un destin favorable. James Gray monte d’un cran en termes de mise en scène (séquences de la chasse au cerf en Angleterre, rencontre hostile avec les indiens…) et  creuse son sillon de cinéaste aux accents « européens » à la démarche artistique ambitieuse.  Le cinéma de Gray est exigeant et demande parfois une relecture bienveillante pour y adhérer complètement.Ce fut le cas , pour ma part, avec « The Immigrant«  . Donc ce sera un plaisir de revoir le film, avec du recul, en faisant abstraction de l’attente suscitée et scrutant les détails d’une mise en scène grandiose.

« The Lost City of Z » a évité le festival de Cannes et c’est plutôt un bien car tous les films de Gray ont été ignorés ou conspués. Gray signe une fresque ambitieuse et le portrait d’un homme passionné . Malgré ses qualités formelles évidentes le « projet fou » de Gray n’est pas forcément un chef d’oeuvre instantané . Le temps peut faire son oeuvre. La lenteur du récit et le manque de lyrisme musical peuvent altérer l’adhésion malgré une force visuelle magnifiée et une interprétation vraiment maîtrisée.

An ambitious biopic and a visually successful fresco

Scénario
Réalisation
Interprétation
Musique
James Gray is not recognized in the United States. Yet it is a gifted filmmaker. With "The Lost City of Z", biopic on the explorer Percy Fawcett, he demonstrates his talent as a virtuoso director. In spite of a slow narration and an absence of music enhancing the lyricism of the film, it succeeds in transporting us in the universe passionate and strewn with battles of the adventurer.The film belongs to the demanding cinema with european accents, not necessarily general public or blockbuster. Charlie Hunnam is very good .
Rather good biopic
Category: Avis Cinefeel

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