Miss Peregrine et les enfants particuliers de Tim Burton avec Eva Green , Asa Butterfield , Samuel L Jackson, Ella Purrell … Sortie Cinéma le 05 octobre 2016 / Vu en avant première le Dimanche 02/10/2016
Tim Burton nous avait laissé un peu sur notre faim avec « Big Eyes » ! Si le film offrait un beau rôle à Amy Adams , le traitement était bien neutre malgré le sujet en or et très « Burtonien » du concept des « grands yeux » inventés par Margaret Keane dans ses peintures ! Et à la vision de « Miss Peregrine et les enfants particuliers » on comprend aisément ce qui a plu à Burton dans le roman de Ransom Riggs !
Les références à l’univers de Burton , souvent sombre et poétique, ne manquent pas ! Le don « particulier » du jeune héros est de pouvoir voir les monstres (une allégorie inconsciente du process créatif et de la personnalité singulière du réalisateur ?) et plus spécifiquement les sépulcreux , sorte de « créatures plymorphes aux yeux blancs » à la recherche des yeux des enfants particuliers ! Il est question de boucles temporelles , d’enfants aux dons étranges et insolites , d’embrunes sorte de femmes guides se transformant en faucons…
Le film est visuellement réussi et sciemment référencé ! On a l’impression que Burton renoue avec son enfance et ses obsessions ! Un clin d’œil est fait à « Jason et les argonautes » (1963) avec les squelettes armés . Un des pensionnaires de l’orphelinat utilise des cœurs pour donner la vie à des personnes décédées ou des jouets ! le mythe de Frankenstein déjà revisité avec Frankenweenie est donc effleuré ici ! L’actrice Ella Purrell a des « big eyes » bien plus grand que la moyenne . Le sépulcreux en chef , joué par Samuel L Jackson (un peu cabotin) fait penser l’espace d’une tirade drôle et outrancière à Beetlejuice ! (« J’ai été obligé d’exercer en tant que thérapeute en Floride pendant 3 mois , c’est horrible la Floride ! »)
Tim Burton réassume son Cinéma et c’est plutôt bien ! Un film destiné aux enfants (le public lors de la projo était familial) avec une histoire appelant à la fois aux contes classiques et à la SF avec un côté Lewis Caroll version garçon, moins loufoque et plus maîtrisé ! L’adaptation faite par le réalisateur d’Alice aux pays des merveilles était calamiteuse en terme de kitsch et de too much ! Ici les proportions sont bien dosées et le poétique , le surnaturel, l’aventure hors normes font leur oeuvre; divertir !
Le cast n’est pas étranger à la réussite du film : Eva Green campe avec justesse, sobriété, et beauté une Miss Pérégrine « majestueuse » aux yeux finement surlignés et à la chevelure aux reflets bleutés . Asa Butterfield emporte l’adhésion en héros un peu empoté à la bouille enfantine mais au final courageux et confirme sa présence singulière après « Hugo Cabret » (2011) chez Scorsese ! »Miss Peregrine et les enfants particuliers » permet vraiment de découvrir aussi Ella Purell à la beauté très Burtonienne ! (Clin d’œil:elle « rejoue » presque la scène de « Titanic »)
« Miss Peregrine et les enfants perdus »est un bon cru, comme un livre d’images conté par un Tim Burton retrouvé,issu de la littérature pour enfants mais pouvant convenir à ceux qui le sont restés !