Juste la fin du monde de Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel , Léa Seydoux, Vincent Cassel, Marion Cotillard , Nathalie Baye … Présenté en Compétiton à Cannes le 19 mai 2016 Sortie Cinéma 21 septembre 2016
Réunion de famille sous tension et attentes , tel pourrait être le sous titre du dernier film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde » !
Un jeune auteur célèbre revient après 12 ans d’absence revoir les siens pour tenter d’annoncer sa mort prochaine ! La reprise de contact ne va pas se faire si facilement , les caractères vont se dévoiler face à ce fils prodigue tant admiré mais resté éloigné trop longtemps.
C’est un film de troupe , le script est tiré d’une pièce de théâtre . Le générique d’ouverture est très rythmé. Chaque comédien va incarner avec talent un registre particulier :
Gaspard Ulliel incarne avec sobriété ce fils en sursis , surpris par l’attachement des siens, essayant de retourner aux sources et se posant en une sorte de » ciment affectif à retardement » pour cette famille en demande !
Léa Seydoux est la soeur plein de bonne volonté un peu grande gueule mais au final sensible et déboussolée.
Nathalie Baye maquillée comme un camion volé essaye de faciliter le retour du fils tant aimé. Elle est à la fois touchante,gênante et à côté de la plaque:
Je te comprends pas mais je t’aime
Je suis contente, t’as bonne mine, je pense à l’avenir
On sera mieux préparer la prochaine fois
Marion Cotillard en pièce rapportée « hésitante » fait des œillades gênées pour essayer de rapprocher « l’intrus-bienvenu » avec son frère aimé de mari,
Vincent Cassel fait du Bacri , des réparties assez drôles de bougon invétéré mais au final blessé par ce frère absent.
Dolan livre un film aux antipodes de « Mommy » en termes de forme .
Certains à la sortie de projo parlaient d’une sorte de Tarantino des sentiments (violence verbale répétée, « verbiage ping pong ») , d’autres faisaient référence à « Festen » autre film mouvementé sur des retrouvailles familiales et enfin une spectatrice a dit « Ben non on est pas ému, ça ne marche pas ! »
C’est plus une chronique familiale avec des partitions données à des acteurs justes et impliqués, une petite musique rythmée, un ton, un exercice de style plutôt réussi , à vous de voir si vous êtes touchés ou pas !
VERDICT : Grand Prix du Jury Cannes 2016